S'il y a bien un mois plein de contradictions en cuisine, du moins sur internet, c'est le mois de janvier. D'un côté on a la team galette, qui rivalise d'inventivité pour proposer sans cesse de nouvelles déclinaisons, et de l'autre la team détox qui a pour objectif "d'éliminer les excès des fêtes". Même France Inter s'y est mis l'autre jour avec une émission sur les jeûnes, les mono-diètes et autre joyeusetés (lol). Au vu du sujet de mon article, on pourrait se dire que je joue dans la deuxième catégorie, mais PAS. DU. TOUT !
Alors, on va mettre les choses au clair tout de suite : les détox, c'est de la fumisterie
marketing qui ne repose sur aucune preuve scientifique. Le corps humain
est déjà équipé d'un foie et d'une paire de reins qui lui permettent de
filtrer les toxines au quotidien (sauf cas particulier de maladies
hépatiques ou rénales), donc il n'a absolument pas besoin d'une cure de
jus gingembre/spiruline/champignons adaptogènes/poudre de fées.
Quant aux "excès des fêtes", eh bien... Oui, il est probable que vous
ayez un peu abusé sur la bouffe à Noël (du moins si vous n'aviez pas le
Covid comme moi), et alors ?... C'est fait pour ça les repas de fête non
? L'équilibre alimentaire, c'est quelque chose qui se construit sur la
durée, pas sur deux semaines dans l'année, le corps est capable de se
réguler tout seul, alors on arrête de paniquer. Manger un peu moins
après les fêtes parce qu'on a pas faim après les gros repas et qu'on
sent que notre système digestif a besoin d'un peu de repos, oui, mais se
mettre au régime dès le 1er janvier et écrire "perdre 2 kilos" dans sa
liste de bonnes résolution qu'on ne tiendra pas, c'est non. Et puis,
franchement, si vous avez réellement pris du poids à Noël, c'est pas
grave. Non, vraiment, je vous assure. Ca ne fait pas de vous quelqu'un
de moins bien. Ca ne change pas la personne que vous êtres. Ca ne vous
rend pas moins digne d'affection. Et à moins que vous n'ayez un diabète
et un taux de cholestérol qui crèvent le plafond, ça ne met pas votre
santé en danger. Donc vraiment, ça ne change rien à votre vie, même si
on nous a fait croire le contraire depuis le début de notre existence ou presque. On reparlera de
tout ça dans un autre post, si j'arrive à finir de l'écrire.
Bref, vous l'aurez donc compris, si je poste une recette de soupe en janvier ce n'est donc pas dans une optique de détox mais simplement parce que :
1) attention scoop : c'est l'hiver et on se caille (surtout ici en Alsace. Les gens qui vivent dans le Sud et qui se plaignent d'avoir 12°C en janvier, vous savez pas de quoi vous parlez. Et c'est une béarnaise qui vous dit ça !)
2) j'adore la soupe
3) c'est mon blog ici donc jfais ske jveux et si je veux poster une recette de soupe eh ben je poste une recette de soupe okay ?!
4) celle-ci en particulier, elle est vraiment très très très bonne, avec ses morceaux de potimarron bien tendres dont la douceur se marie à merveille avec le lait de coco et la pâte de curry. Les lentilles, source de protéines et de fer, font de cette soupe un vrai repas complet, on joue pas dans la même catégorie que le bouillon aux vermicelles de mamie ! Le pak choy, c'est pour la petite touche de vert, parce qu'un plat végane sans herbe dedans c'est contraire à la loi. Non, en vrai c'est tout simplement parce que c'est un de mes légumes préférés en ce moment donc j'en mets un peu partout mais vous pouvez sans problème le remplacer par des épinards ou des blettes si vous n'en avez pas, ça apporte un contraste de textures sympa. On ne fait surtout pas l'impasse sur le jus de citron vert au moment du service, il vient vraiment réveiller toutes les saveurs de la soupe, et en plus il aide à améliorer l'absorption du fer contenu dans les lentilles. Et bien sûr, on finit avec de la coriandre fraîche, du moins pour ceux qui aiment, les autres vous avez le droit d'aller engueuler vos parents de vous avoir refourgué du matériel génétique défectueux qui vous fait confondre son goût fabuleux avec celui du savon. Si avec tout ça je vous ai pas donné l'envie de lâcher votre bol de bouillon détox au radis noir, je sais pas ce qu'il faut de plus !
Quelques précisions sur les ingrédients pour finir. Concernant la pâte de curry thaï : elle s'achète bien évidemment en épicerie asiatique, mais elle peut aussi se trouver en grandes surfaces, au rayon cuisines du monde. Vérifiez bien les ingrédients car certaines peuvent contenir de la sauce de poisson ou de la pâte de crevettes. Il existe plusieurs variétés de pâtes de curry, je suis loin de toutes les connaître et de pouvoir dire la différence entre chaque, donc je ne peux pas affirmer que toutes conviennent pour cette recette, mais ici vous pouvez sans crainte utiliser de la pâte de curry verte ou jaune (la variété est généralement bien identifiée sur l'étiquette). Attention, c'est un condiment souvent assez piquant (et la verte encore plus que la rouge), donc allez-y mollo si vous ne connaissez pas cet ingrédient, surtout si le bocal est neuf. De toute façon, le gingembre, l'ail et la citronnelle créent déjà une bonne base aromatique, et la pâte de curry est très parfumée, donc même si vous en mettez peu votre soupe ne sera pas fade. Au besoin, vous pouvez toujours en rajouter au fil de la cuisson, en la diluant dans un peu d'eau au préalable. Le sucre et le jus de citron vert vont aider à tempérer un peu le piquant (et puis bon, le piment en hiver ça réchauffe !). Pour la citronnelle, là aussi elle se trouve en épicerie asiatique, fraîche et entière ou surgelée et hachée, et Picard en vend également. Vous pouvez remplacer le potimarron par de la courge butternut, de la patate douce ou même des carottes, et le pak choy par des épinards ou des blettes, peut-être même par du chou chinois, du chou vert ou du chou kale ou cavolo nero. Pour les trois derniers, il faudra adapter le temps de cuisson car leurs feuilles sont plus dures.
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