mercredi 10 février 2016

Robe La Milanaise (hack de La Parisienne) - challenge #hacklamode

J'aimerais qu'il en soit autant pour tous mes projets de couture : pour cette robe, entre le moment où j'ai eu tous les tissus entre les mains et les photos, à peine 15 jours se sont écoulés. Pas de phase "il ne manque plus que les retouches" (coucou ma robe Eliana) ou "il ne manque plus que les photos" (coucou ma blouse Mathilde) qui durent trois mois chacune, voilà l'avantage d'avoir une deadline! (bon, ceci dit, la robe que je vous présente aujourd'hui n'est pas terminée à 100% : il me faut encore ajouter une agrafe en haut du dos, ainsi qu'une ligne de piqûre de chaque côté de la fermeture pour bien plaquer les bords de coupe contre le dos -argh le tulle ça gratte!- mais pour les photos, c'était un peu "maintenant ou jamais"!) Car cette robe, si vous avez vu mon précédent article, c'est ma participation au challenge #hacklamode organisé par Louis Antoinette Paris, les créateurs du patron de la robe La Parisienne. Le but de se défi est de s'approprier ce patron (en téléchargement gratuit ici jusqu'au 14 février, date de fin du concours, il vous reste donc encore un peu de temps pour participer si vous avez laissé passer l'info!) et d'en proposer sa version. Vous pouvez aller voter pour la ou les robes qui vous plaisent grâce à un petit like sur Instagram (la mienne est ici, je dis ça, je dis rien... ;), et six finalistes seront sélectionnées à la fois au nombre de likes et par le jury du concours.



Si vous avez lu mon article sur mon #2016makenine, vous savez que cette robe et moi, ça n'a pas été le coup de foudre, car je trouvais le modèle beaucoup trop strict à mon goût. Il fallait donc que je puisse l'adapter de façon à ce qu'elle trouve sa place dans ma garde-robe. Je n'avais jusqu'à présent pas ressenti le besoin (ni le courage!) de réaliser de "pattern hack", mais cette fois, je tenais enfin ma première occasion! J'ai donc intensément brainstormé avec moi-même, et une fois un embryon d'idée en tête, j'ai tenté ma chance au concours organisé par Bee Made pour gagner une version pochette du patron. J'ai eu la chance d'être l'une des 10 gagnantes, et j'ai vu ça comme un signe du destin : je devais tenter ce challenge!



Alors quand l'univers m'envoie des messages, eh bien moi, je lui obéis (bon, sauf s'il me demande de déménager à Dampierre-en-Burly, là je l'écoute pas...), et c'est ainsi que je me suis lancée dans un hacking de La Parisienne. Mon idée originale était de conserver la forme de la robe, et de jouer sur des effets de transparence avec un buste en guipure. J'en avais repéré une très jolie, mais vu que c'est une matière majoritairement composée de trous, je me suis dit que ce serait coton à coudre... (hah! Coton... Dentelle... vous avez saisi? Hum, pardon) Je me disais qu'au mieux, je ne finissais pas ma robe à temps pour la fin du challenge, et qu'au pire je ratais tout, et à 40€ le mètre de dentelle, ça fait quand même mal au coeur... J'aurais peut-être dû avoir plus confiance en moi, mais que voulez-vous, avec moins d'une dizaine d'ouvrages à mon actif, je ne ne le sentais pas. Heureusement, lors de ma recherche de tissus, j'avais repéré ce très joli tulle brodé, que j'ai choisi en me disant qu'il serait plus simple à coudre que de la guipure. Pour le reste de la robe, je ne me suis pas cassé la tête, j'ai tout simplement pioché ce crêpe noir dans la sélection de tissus pour la Parisienne chez Un Chat Sur Un Fil.

Par peur de ressembler à un veuve italienne (d'où le nom de ma version, La Milanaise! Avouez qu'elle a un petit côté Dolce et Gabana, non? Non. Ah. Rooooh c'est bon, si on peut même plus se la péter cinq minutes...), et puis parce que j'aime les jupes qui toooooounent (#jaitroisans), j'ai remplacé la jupe droite d'origine par une jupe plissée, à laquelle j'ai rajouté des poches parce que je suis typiquement la nana qui se balade avec l'équivalent d'un semi-remorque de tickets de métro/tram/bus usagés et de reçus de carte bleue fourrés dans les poches... Pour le haut, j'ai coupé une taille 38, aussi bien pour la doublure que pour le tulle, sachant que mes mensurations me donnaient un 36 pour la poitrine, mais un 40 à la taille! Deux tailles d'écart pour le haut, ça me semblait un peu too much, alors j'ai fait très rapidement une toile en 38, ma taille habituelle, pour voir si ça convenait. Et oh, miracle, c'était parfait! A vrai dire, pour la doublure, j'aurais même pu tailler du 36 car j'ai encore de la marge à la taille!



Au niveau de la réalisation, rien à signaler, les explications sont claires, même si je trouve qu'elles manquent un peu de schémas ou que ceux-ci sont assez succincts. Certaines finitions gagneraient à être un peu mieux expliquées, notamment l'emmanchure de la doublure (que j'ai gansées de biais pour me faciliter la tâche!) ou la pose de la fermeture éclair (et si vous voulez la planquer dans la doublure, allez voir chez Bee Made). La mienne n'est d'ailleurs pas très invisible, ce n'est pourtant pas faute d'utiliser la bonne technique, mais je n'ai pas de pied spécial fermeture invisible. Avec un pied pour fermeture classique, le résultat n'est pas aussi impeccable mais ça ne me dérange pas. Pour le buste en tulle, j'ai fait des coutures anglaises (même pour les manches!) pour de belles finitions, pour plus de solidité également, et pour enfermer tous les petites peluches de broderies qui se forment quand on coupe (non mais je vous raconte pas la tête de mon appart -et de mon mec, accessoirement- pendant la réalisation de cette robe... Des peluches et des fils partout!). Comme je l'avais imaginé, le tulle n'est pas si compliqué à manipuler, si ce n'est que ma machine a parfois légèrement buté sur les surépaisseurs dus aux broderies. J'ai profité de la jolie bordure festonnée pour m'épargner les ourlets des manches, quand à l'ourlet du bas, je l'ai remplacé par une pose de biais (dont je suis assez mécontente car la tension de ma machine n'était pas bien réglée, donc les points ne sont pas des plus jolis sur l'endroit, mais ça ne se voit que si on a le nez dessus, alors il est possible que je laisse cela en l'état).





Pour la jupe plissée, j'ai suivi les instructions de Tilly Walnes dans son livre Love At First Stitch pour la jupe Clémence, rien de bien compliqué : il suffit de découper trois rectangles de tissu, un devant et deux dos, qui auront pour longueur la hauteur souhaitée de votre jupe + 3 cm pour l'ourlet + 1 cm de valeur de couture en haut, et dont la largeur dépendra du degré de plissure que vous souhaitez obtenir. Plus le rectangle sera large, plus votre jupe fera de plis. Pour ma jupe, j'ai coupé un devant de la même largeur que mon tour de hanches (101 cm), et deux dos qui mesuraient chacun la moitié de mon tour de hanches (donc 50,5 cm, soit une circonférence totale de la jupe d'environ 2m). On assemble ensuite les côtés de la jupe, on surfile les marges de couture ensemble, puis on surfile les milieux dos séparément. On coud ensuite trois lignes de fronces à environ 7 mm, 14 mm et 21 mm du bord supérieur, de préférence avec un fil contrastant, et dans un point long et lâche. Pour mieux répartir les fronces, il est plus facile de diviser les lignes de fronces en quatre parties : du milieu dos au côté, du côté au milieu devant, du milieu devant à l'autre côté, et du côté au milieu dos. On tire (doucement!) sur les fils de fronces jusqu'à ce que les trois pans de la jupe fassent la même longueur que ceux de la doublure du buste (on peut marquer un petit cran aux ciseaux au milieu du buste et de la jupe pour s'aider), on épingle en place et on coud à 1 cm du bord (en ayant bien pris soin de remettre du fil de la bonne couleur, et en re-réglant convenablement la tension du fil et la longueur du point). On retire les fils de fronces, on surfile les mages ensemble et on repasse la couture au niveau du buste uniquement (pour ne pas aplatir les plis de la jupe), puis on continue à suivre les instructions du patron tout à fait normalement, si ce n'est qu'on peut facilement raccourcir la fermeture éclair de 20 cm puisqu'il y a plus d'aisance au niveau de la jupe pour l'enfilage. Pour les poches, j'ai simplement repris celles du patron de la robe Eliana, que j'avais décalqué il n'y a pas longtemps, mais on peut aussi les dessiner à la main si on n'a pas de patron qui fournit un modèle (allez voir cette vidéo de Make My Lemonade pour la forme et le montage des fonds de poches, à partir de 6'25, et même pour les fronces). Il suffit de les ajouter à chaque pièce de la jupe avant le montage des côtés, et si elles remontent jusqu'à la ligne de taille comme les miennes, faites attentions de ne pas les plisser en même temps que la jupe, et une fois les fronces bien formées, rabattez les poches vers l'avant et maintenez-les en place avec une piqûre à 5 mm du bord avant l'assemblage avec le buste.





Alors dit comme ça, vous avez peut-être l'impression que tout s'est passé comme des roulettes, mais je dois avouer qu'il y a eu des moments où j'ai sérieusement douté du résultat que j'allais obtenir. Lors du premier essayage de la partie en tulle, j'ai bien cru que je ne pourrais jamais rentrer mes bras en entier dans les manches, avant de comprendre que le modèle était fait ainsi, le bas des emmanchures ne remonte pas jusqu'aux aisselles. J'ai eu peur que la raideur du tulle ne soit pas adaptée à cette coupe, car il m'était impossible de me tenir droite sans tendre le tissu de façon très inconfortable sur ma poitrine, et je devais garder les bras légèrement en avant pour que le haut tombe correctement. Je me voyais déjà avec une robe immettable car inconfortable au possible, mais heureusement, tout est tombé parfaitement en place après l'assemblage avec la doublure! Les fronces de la jupe m'ont donné du fil à retordre également, je ne sais pas si je m'y prenais mal ou si le crêpe est une matière particulièrement dure à plisser, mais j'ai du tirer comme une forcenée sur mes fils de fronces pour arriver à quelque chose. J'ai ensuite eu peur que l'épaisseur des fronces (et des poches sur les côtés) forment un bourrelet à la taille, mais comme la jupe n'est pas ajustée à ce niveau-là, ça ne se voit pas. Je me demande encore si j'ai bien fait de réaliser la doublure en crêpe également, car si elle est très confortable, j'ai peur qu'elle ne s'étire sous le poids de la jupe. Enfin, lors du tout premier essayage de la robe (j'en profite pour remercier mon homme qui a été si patient lors de mes multiples essayages, et qui m'a attaché la robe dans le dos à l'aide de pinces à linges -#systèmeD- qui sautaient au moindre mouvement de ma part pas loin d'une douzaine de fois, tout en répondant à mes questions du mieux qu'il pouvait), une fois les trois parties assemblées entre elles, je me suis dit que j'avais fait une erreur en modifiant le patron de la sorte, car la partie en tulle dépassait la ligne de taille pour venir se poser sur la jupe qui commençait à s'évaser, ce qui donnait l'impression d'un buste très large. On aurait dit une robe de maternité, mais en retirant six bons centimètres de tulle pour que celui-ci atteigne la taille de la robe, tout s'arrangeait. Alors certes, la robe est encore large, comme je le disais plus haut j'aurais pu tailler du 36 pour la doublure (mais sans doute pas pour le tulle, et comme j'avais peur des raccords entre deux tailles différentes, j'ai préféré tout couper en 38), mais finalement j'aime bien cet effet un peu oversize qui casse le côté "robe de gala". J'ai d'ailleurs volontairement laissé ma robe plus longue que ce que j'avais prévu au départ pour jouer un peu plus sur la coupe oversize.


Vous apercevez le biais des emmanchures? :D

Au final, je suis hyper fière de ma réalisation, qui est mon premier pattern hack et seulement ma quatrième robe (et mon huitième vêtement, et dans le tas je compte aussi un raté et un "je l'ai cousu juste pour voir mais je le porte pas"). C'est ma deuxième pose de fermeture invisible (en fait c'est même ma deuxième fermeture tout court!), la première fois que je travaille avec du tulle, bref c'est indéniablement ce que j'ai cousu de plus complexe jusqu'à présent, et même si j'y ai passé bien plus que les six heures annoncées sur la patron, je ne regrette absolument pas de m'être lancée là dedans. Le fait d'avoir une "date de rendu" m'a motivée à ne pas lâcher mon projet pour une autre comme je le fais trop souvent (et à ce sujet, j'espère que ma liste de projets pour 2016 me permettra de bien rester concentrée sur chaque cousette au lieu de sauter de projet en projet à chaque fois qu'une idée nouvelle m'excite). J'ai l'impression d'avoir fait un énorme bond en avant dans ma couture, et je pense qu'après ça je vais arrêter de me qualifier de "débutante". Alors même si ma robe ne remporte aucun prix, je ne serai pas déçue car rien que d'arriver à bout de ce projet est une victoire pour moi!


Vous l'avez donc compris, j'adore ma robe, et je trouve qu'elle rend très bien avec mes boots Punky B x Minelli que j'adore mais que je e porte que trop rarement vu leur hauteur de talon. Je porte également un de mes colliers fétiches, déniché chez Zara il y a quelques années, et qui fait toujours son petit effet (non mais vraiment, il ne se passe pas une fois sans qu'on m'en parle quand je le porte!) (et puis vous noterez le rappel de couleur avec le détail des bottines hein ;) Bravo (et merci!) si vous êtes arrivés à la fin de cet article, et je vous rappelle que vous pouvez voter pour ma réalisation avec un petit like ici! Amour sur vous!

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