mercredi 7 septembre 2016

Mes lectures de l'été : bilan (1/2 : mon avis sur mes lectures)

L'arrivée du mois de Septembre a sonné la fin du Summer Challenge organisé par Victoria de Mango&Salt, dans le cadre de son club lecture. J'avais décidé d'y participer puisque je souhaitas profiter de l'été pour me remettre à lire plus souvent, et j'avais donc choisi 5 livres selon les thèmes donnés par Victoria, plus un livre bonus. Soit donc 6 bouquins, dont deux gros pavés, à lire entre le 22 juillet et le 31 août. Je n'espérais pas tous les finir dans le temps imparti, mais je suis quand même très contente d'être arrivée à bout de cinq d'entre eux, et je pense que j'aurais pu boucler le sixième si j'avais commencé le challenge au début du mois de juillet (et non pas en plein milieu, en bonne procrastineuse que je suis...). Voici donc mon avis sur mes lectures de l'été, et sur ce challenge en général, ainsi qu'un petit aperçu de ma pile à livre pour les mois à venir!


Romans policiers : J'avais dans ma liste deux policiers, un genre que je lis beaucoup. Je dois avouer que j'ai parfois peur de me lasser un peu, et pour éviter ça j'essaie de varier les auteurs. Dans le cadre du challenge, je me suis tournée vers deux écrivains que je n'avais encore jamais lu, et par une coïncidence assez extraordinaire, il se trouve que j'ai choisi deux policiers plutôt éloignés du schéma conventionnel du genre (ou en tout cas du schéma tel qu'on se l'imagine).

Avec The Cater Street hangman (L'étrangleur de Cater Street, en français) d'Anne Perry, on plonge en plein Angleterre victorienne. A Londres, les habitants de Cater Street sont terrorisés par un meurtrier qui étrangle violemment des jeunes femmes à l'aide d'un fil métallique. La famille Ellison, membre de la petite bourgeoisie, va se retrouver au coeur de ce drame lorsque l'une de leur domestiques sera victime du tueur. La jeune Charlotte, avec son esprit anti-conformiste, va s'intéresser de près à l'enquête et fera ainsi la connaissance du curieux inspecteur Pitt... 

Avec ce résumé très Sherlock Holme-esque, je m'attendais donc à un déroulement des plus classiques : interrogatoires, récoltes d'indices, arrestations, fausses pistes, ... En réalité, la spécificité de ce roman est qu'on assiste très peu à l'enquête, si ce n'est à travers les visites de l'inspecteur à la famille Ellison, qui est, elle, au centre du roman. Le récit se passe presque d'ailleurs presque à huit clos dans leur demeure, seules quelques rares scènes ne s'y déroulent pas. Le rythme du récit est donc assez lent, et le coupable n'est dévoilé que dans les dernières pages du roman (j'ai d'ailleurs bien cru qu'il ne serait jamais connu, bien que je commençais à avoir quelques soupçons sur son identité dans les derniers chapitres). On est cependant conduit à douter, avec Charlotte, de l'honnêteté de certains membres de son entourage, au fil des rares découvertes de l'inspecteur Pitt, et on assiste à la façon dont les soupçons des uns font éclater les secrets des autres. Au final, L'étrangleur de Cater Street est centré sur le sujet de la préservation des apparences et de la bienséance dans la société victorienne, ainsi que sur le rôle de la femme à cette époque, et pose aussi la question de savoir à quel point nous connaissons réellement nos proches. Malgré son rythme lent par rapport aux thrillers que j'ai l'habitude de lire, j'ai beaucoup apprécié ce roman et le personnage de Charlotte, en décalage par rapport à ce que son époque attendait d'elle. J'ai un peu mois apprécié le côté romantique présent dans le récit, ou en tout cas les dénouements rapides et un peu cul-culs à mon goût des différentes intrigues amoureuses du livre. Je serais curieuse de savoir si les autres romans d'Anne Perry sont construits sur ce même rythme, ou si l'on assiste de plus près aux enquêtes, donc il est très probable que je lise prochainement un autre ouvrage de cette auteure!

Cap maintenant sur le Japon, avec Le dévouement du suspect X, de Keigo Higashino. Yasuko Hanaoda est une femme divorcée qui élève sa fille seule. Lorsque son ex-mari revient les harceler, les deux femmes le tuent et se retrouvent donc avec un cadavre sur les bras. Le voisin de Yasuko, un génial mais solitaire professeur de mathématiques épris de sa voisine, se propose alors de faire disparaître le corps et de faire en sorte que la police ne trouve pas les coupables. Lorsqu'un corps est découvert quelques jours plus tard, l'inspecteur Kunasagi est chargé de l'enquête. Le policier et le professeur de mathématiques découvrent alors qu'ils ont un ami en commun en la personne de Yukawa, un physicien brillant, qui cherchera lui aussi à résoudre ce meurtre présenté comme une énigme mathématiques.

Vous l'aurez donc compris, la spécificité de ce roman est que l'on connait l'identité des coupables dès le début de l'histoire. On assiste donc à l'enquête en sachant pertinemment quel devrait être son dénouement, et le suspense est plutôt de savoir si la police parviendra à réfuter ou non l'alibi presque parfait de Yasuko Hanaoka. J'ai beaucoup apprécié ce parti-pris très original pour un policier, ainsi que l'ambiance du récit, en bonne fan du Japon que je suis. A vrai dire, pour avoir appris un tout petit peu de japonais, je visualisais parfois l'usage de certaines onomatopées dans les conversations, c'était assez marrant! Et si j'attendais le dénouement avec impatience, je dois avouer que la fin du roman m'a agréablement prise au dépourvu. Là encore, j'ai refermé ce livre en ayant envie de relire cet auteur!



Romans de science-fiction : Autre doublé dans ma pile à lire, avec deux oeuvres de science-fiction, l'un étant un classique, voire même un des pionniers du genre, et l'autre beaucoup plus récent, mais qui ont tout deux été choisis à cause d'une série télé.

Le classique, c'est L'île du docteur Moreau, en référence à la série Orphan Black, qui est l'une de mes préférées du moment et que je conseille donc fortement aux amateurs de science-fiction, et qui fait référence à cet ouvrage à plusieurs reprises. L'histoire est celle d'un naufragé, recueilli par le taciturne Moriarty et conduit sur une île où le docteur Moreau, figure emblématique du savant fou, essaie de transformer des animaux en humains. Les résultats de ses expériences, des créatures hybrides et pas totalement humanisées, sont tenues de respecter La Loi, un ensemble de principes dictés par le scientifique, sous peine de retourner à leur état bestial d'origine...

Si le thème de la manipulation du vivant peut paraître assez classique de nos jours, à l'époque où ce roman est paru (soit en 1896, tout de même!), le sujet était très novateur, et c'est quelques chose que j'ai du garder à l'esprit au cours de ma lecture. En effet, par rapport à ce qui s'écrit aujourd'hui dans le genre de la science-fiction, L'île du Docteur Moreau m'a paru un peu mou, et j'ai trouvé le style de narration assez daté. Le récit contenait beaucoup moins de péripéties que ce à quoi je m'attendais, et j'avoue ne pas avoir été très impressionnée par les créatures du docteur, bien que qualifiées de "terrifiantes", "grotesques", "épouvantables", et j'en passe... Je pense que sa force se situe plutôt dans les réflexions apportées par le récit sur l'éthique scientifique, la souffrance (aussi bien animale qu'humaine) et son dépassement pour l'élévation vers une condition supérieure, ainsi que sur la frontière entre comportements animaux et humains. Au final, j'ai été assez surprise de constater que ce roman a été celui que j'ai le moins apprécié dans ma liste, mais je suis tout de même contente d'avoir lu un ouvrage fondateur de la science-fiction.

J'ai en revanche été beaucoup plus emballée par le second, à savoir L'éveil du Leviathan, premier tome de la saga The Expanse, aujourd'hui adaptée en série télé (mais que je n'ai en revanche jamais regardée). Lorsque le Canterbury, un transporteur de glace à destination des astéroïdes de la Ceinture, est détruit par des appareils de la flotte martienne après avoir répondu au signal de détresse du vaisseau Scopuli, la guerre est déclarée entre Mars et la Ceinture. Jim Holden, l'un des rares rescapés du Canterbury, va se retrouver au milieu de ce combat. Sa route va croiser celle de l'inspecteur Miller, à la recherche d'un certaine Julie Mao et ancienne membre de l'équipage du Scopuli. Ensemble, ils découvriront un secret que la jeune femme avait tenté de garder pour elle seule...

Après un avant-propos qui m'a clairement mis l'eau à la bouche, j'ai été déçue par le début du roman, assez lent et très centré sur cette histoire de guerre galactique qui ne m'intéressait que moyennement. J'avais hâte que les protagonistes retrouvent la fameuse Julie, et à partir de ce moment-là, j'ai été complètement happée par l'intrigue. Le rythme s'accélère nettement, le suspense grandit et les questions se multiplient de pages en pages, et le récit converge vers un final qui m'a pleinement satisfaite (au point que ce roman pourrait tout à fait exister uniquement par lui-même, sans être le premier tome d'une saga!).  La narration alterne entre le point de vue d'Holden et celui de Miller, et j'ai personnellement adhéré plus facilement au point de vue de ce dernier et j'avoue avoir été un peu agacée par le personnage de Jim Holden, un peu trop naïf et chevaleresque à mon goût. Rien de rédhibitoire cependant, d'autant plus que le personnage se déniaise un peu au fur et à mesure du récit. Sans aucun doute, ce livre est celui que j'ai préféré , et même si ce premier tome ne m'a absolument pas laissée sur ma faim, je suis très curieuse de lire les suivants (en particulier parce que le récit était tellement complet à mon goût que je me demande quelle peut être la suite!)


Littérature française : Le dernier ouvrage que j'ai lu cet été est Thérèse Raquin, de Zola. Un grand classique du naturalisme qui narre l'histoire de d'un femme mariée à un homme souffreteux, et qui vit elle même dans un état abruti, ses passions muselées par la mollesse de son époux. Quand ce dernier ramène Laurent, un de ses amis d'enfance, Thérèse s'éprend de cet homme et devient sa maîtresse. Sa passion dévorante pour Thérèse pousse Laurent à tuer Camille, le mari, pour pouvoir ensuite épouser la femme qu'il désire. Mais la culpabilité du crime s'immisce entre les deux amants et les empêche de profiter de leurs noces...

Je pensais que ce serait le livre qui me plairait le moins dans ma liste et que je mettrais du temps à en venir à bout, mais en réalité il n'a pas résisté aux vingt heures de bus pour Budapest (et au retour je n'avais plus rien à lire, autant vous dire que je m'en suis mordue les doigts!). J'aime bien lire Zola de temps en temps, mais je dois dire que je trouve parfois l'exercice un peu laborieux car ses romans ne sont pas ce qu'il y a de plus distrayant à mon goût. Pourtant, en choisissant Thérèse Raquin contre un tome de la saga des Rougon-Macquart, j'avais le sentiment d'une lecture plus facile, ou en tout cas plus prenante. Je pense que le format, plus court, de Thérèse Raquin a joué sur cette impression, mais le thème du récit me paraissait également plus propice à retenir mon attention que celui du Ventre de Paris (à savoir une description de la vie aux Halles de Paris). Ce fut effectivement le cas, même si, oeuvre naturaliste oblige, l'action est peu présente et l'accent est mis sur l'étude des passions, des sentiments et des relations entre les personnages. Beaucoup de descriptions donc, et un rythme assez lent, et pourtant il y a un sentiment de suspense qui se crée au fil du récit (ou tout au moins, une certaine tension) du fait de l'ambiance assez sordide et de plus en plus angoissante au fur et à mesure que le drame se noue. Je dois aussi noter avoir été surprise par certaines scènes assez crues pour l'époque (et qui ont d'ailleurs choqué les contemporains de Zola), notamment celle de la morgue, avec ses cadavres de noyés pourrissants décrits avec force détails. En conclusion, un livre plutôt agréable à lire (pour de la littérature classique, j'entends) et que je conseille à ceux qui voudraient s'attaquer aux oeuvres de Zola sans commencer par les mastodontes que sont l'Assomoir ou Germinal!


Voilà donc pour mes lectures de l'été! Et vous, quelles ont été les vôtres? Comme cet artcile est déjà bien assez long, j'ai décidé de le scinder en deux et de publier demain mon bilan général sur ce que m'a apporté le Summer Challenge, ainsi que ma liste de lecture pour Septembre. A demain, donc!

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