L'hésitation

Je vous le dis de suite : je ne sais pas trop quoi penser de cette blouse. Ni de ces photos d'ailleurs, prises un peu à la va-vite lundi dernier. J'ai essayé de sélectionner celle où je fais à peu près bonne figure dessus, et ça n'a pas été évident parce qu'en fait je mourrais de froid (et parce que je fais une tête de quiche sur les trois quarts des clichés, y'a qu'à voir celle d'en dessous où je livre un imitation de Jeanne d'Arc en pleine extase... Dites-vous que c'était la moins pire, quand même.) et je n'avais qu'une envie : retourner me lover dans mon canapé, et je voyais bien qu'il en était de même pour chéri, derrière l'appareil. Le soleil qui jouait à cache-cache entre les nuages ne nous a pas facilité la tâche, créant tour à tour des ombres très fortes ou des variations de couleurs, ce qui a sacrément compliqué le post-traitement derrière. Au final, j'ai joué avec les réglages comme j'ai pu pour harmoniser le tout, mais j'ai longtemps hésité à poster ces photos en noir et blanc. Puis pour rien arranger, maintenant que je les vois en grand, j'me rends compte que la moitié sont floues... Bref, ça c'est pour la partie photos. Au tour de la blouse maintenant.

Alors, en théorie, j'aime bien ce modèle (la blouse Mathilde, premier patron de Tilly and the Buttons), qui se trouve pile être dans la tendance des blouses romantico-70's-froufroutantes du moment (et des froufrous, vous risquez d'en voir débouler en masse par ici, j'ai une Brune et une Aime comme Magellan en projet -oui, on est d'accord, ça ne fait pas du tout partie de mon plan pour 2016, et alors?- et il se pourrait que je craque aussi sur Aime comme Macaroni ou sur la blouse Milan, la dernière née de Anne Ka Couture, mais j'me retiens comme je peux!). J'aime particulièrement les plis sur le devant, qui font leur petit effet alors qu'ils sont relativement simples à réaliser. Avec mes sandales-sabots jaunes d'amour, je trouve que ça donne un look un peu rétro et assez mignon. Mais en vrai, je sais pas, y'a des trucs qui collent pas. Déjà ces manches, hyper bouffantes, qui m'empêchent de porter la moindre veste par dessus, pas très pratique au printemps, où les températures peuvent varier en l'espace de 10 secondes top chrono. Et cette encolure bateau, que je ne trouve pas très flatteuse sur moi, et qui, surtout, me donne l'impression qu'une de mes bretelles de soutif est en permanence en train de glisser le long de mon cou. Puis la longueur, ou plutôt devrais-je dire la "courteur", qui ne me satisfait qu'à moitié, en particulier dans le dos. Et surtout, ces boutons à l'arrière, qui me font désagréablement penser à une camisole de force, et qui forment des plis très disgracieux dans le dos, comme on le voit bien sur les photos. Pourtant, je n'ai pas l'impression d'être à l'étroit dans cette blouse, alors je ne comprends vraiment pas ces plis, comme si le vêtement était "tiré" en permanence. L'avantage, c'est qu'on peut déboutonner le vêtement pour faciliter le repassage, ce qui m'aide beaucoup à ne pas faire de plis sur un côté quand je suis en train de repasser l'autre... (#grossenulleenrepassage)

En fait, je crois que j'ai simplement choisi un mauvais tissu. J'avais craqué pour ce tissu (#passionjaunemoutarde) sur le stand d'Un Chat sur un Fil au salon CSF, et j'avais de suite imaginé ma Mathilde dedans. Sauf que les tissus Art Gallery Fabric (celui-ci est issu de la première collection d'April Rhodes, pour info) sont plutôt indiqués pour le patchwork, même s'il est possible d'en faire des vêtement également. Mais pour ce modèle, je crois que j'aurais du choisir quelque chose de beaucoup plus fin et souple. (et puis en plus, il froisse vite le bougre, et je crois que vous avez bien saisi mon opinion à propos du repassage depuis le temps hein...)

Il n'est donc pas exclu que je retente ce modèle, avec un tissu beaucoup plus adapté cette fois, car j'ai tout de même beaucoup apprécié sa réalisation. Je voulais tester la technique des coutures anglaises depuis un moment, et c'est avec joie que j'ai pu constater que cette finition était utilisée pour toutes les coutures du buste. Bon, ça demande deux fois plus de temps, puisqu'il faut coudre une fois envers contre envers, repasser, puis retourner et coudre endroit contre endroit, mais le résultat est vraiment impeccable, on ne voit aucun bord franc à l'intérieur (et on n'a donc pas besoin de surfiler, une étape qui me gonfle prodigieusement, allez savoir pourquoi). J'ai aussi pu réaliser mes premières boutonnières, et donc tester la fonction "boutonnière 4 temps" sur ma machine, et j'étais vraiment comme une enfant devant ce truc, ça fonctionne du tonnerre! (si ce n'est que j'ai fait la première un peu trop petite et que j'ai du forcer le bouton comme une cinglée dedans... Maintenant ça va mieux, mais de toute façon ce n'est pas bien grave puisque je peux enfiler la blouse sans l'ouvrir -et heureusement j'ai envie de vous dire, parce que se fermer des boutons dans le dos, c'est pas gagné!). Au niveau de la difficulté, je dirais que c'est un modèle un peu délicat, qui nécessite patience et application, mais qui reste accessible aux débutants-mais-pas-trop comme moi. J'ai coupé une taille 3, et mis à part les plis dans le dos, je trouve qu'elle tombe plutôt bien.

En résumé, j'ai un avis mitigé sur cette blouse, voire même plutôt négatif, si je suis totalement sincère avec moi-même. Mais comme chéri a dit que c'était le vêtement qu'il préférait parmi tout ce que j'ai cousu jusqu'à présent (même si je pense que depuis, ma Parisienne a pris la première place), ça me fait sérieusement douter... Je vous avoue que de la voir en photo là, je trouve que c'est pas si mal. Mais allez savoir, j'aurai peut-être changé d'avis demain... Et vous alors, vous en dites quoi?