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mardi 10 juillet 2018

Nouveau nom pour une même vie!

Vous avez dû le remarquer, mon blog à changé de nom il y a quelques jours. J'en avais assez de me traîner un nom à rallonge, que j'avais choisi un peu sur un coup de tête au début.

J'ai donc opté pour un pseudonyme que vous devez déjà connaître si vous me suivez sur Instagram (et si c'est pas le cas... Vous attendez quoi? :P) : Crazy Green Fruits, parce qu'ici, on parle cuisine végétale (--> d'où les fruits, avouez que ça sonne mieux que Crazy Green Vegetables), de saison (le côté "green", dans le sens écolo du terme), et avec une touche de folie (vous me croyez pas? Attendez donc mon prochain article!) (Si ça c'est pas du teasing...).

Je n'en ai pas modifié l'adresse pour l'instant, donc pas besoin de la mettre à jour dans vos favoris (car je suis sûre qu'elle y est :p). Quant au contenu, il ne changera pas non plus, je continuerai à vous proposer de la cuisine végétale mettant en avant le chou... Eeeuh je voulais dire les légumes de saison, avec des saveurs inspirées des cuisines du monde, de mes voyages, de mon enfance, et de tout ce qui me passe par la tête! Alors, vous restez à bord? ;)

mercredi 25 octobre 2017

#Hallowctober : sélection de lectures et de films fantastiques pour Halloween

J’ai un peu du mal à trouver comment entamer cet article. Avec le regain d’été de ces dernières semaines, je ne me sens pas très touchée par l’atmosphère «Halloween-esque » qui règne  habituellement à cette période de l’année. Le fait que je sois en pleine préparation d’un déménagement ne m’aide pas, difficile d’avoir envie de décorer mon appart aux couleurs automnales et de creuser une citrouille alors que je dois emballer tout mon bordel dans des cartons… Malgré ça, j’ai quand même été inspirée par l’article de Victoria publié le mois dernier, et j’ai eu envie de faire une petite sélection de livres et films à l’ambiance fantastique et (légèrement) horrifique, que j’affectionne tout particulièrement en octobre (ok, et tout le reste de l’année en fait, soyons honnêtes ^^). J'ai volontairement choisi de ne pas y mettre de séries, d'une part parce que, étrangement, j'en regarde assez peu dans le genre fantastique/horreur, et d'autre part parce que je me suis dit que d'ici à Halloween, vous n'aurez peut-être pas le temps de regarder une ou plusieurs saisons d'une nouvelle série! (Bien que si vous ne connaissez pas Stanger Things, je vous la conseille fortement, d'autant plus que la seconde saison sort dans deux jours!)


Romans

Marina, de Carlos Ruiz Zafon : Découvert via le Club Lecture MS en octobre dernier, ce roman a été un vrai coup de cœur pour moi ! Son ambiance et son intrigue très mystérieuses, et son style poétique, teinté d’une douce mélancolie, en font une lecture idéale pour le mois d’octobre. Retrouvez ici un avis plus complet sur ce titre.

Shining, de Stephen King : Autant vous prévenir de suite: c’est l’ouvrage le plus effrayant de ma sélection. Je ne suis pourtant pas très impressionnable en matière de littérature et de cinéma fantastique et d’horreur (enfin, tant que ça ne devient pas trop gore), mais je dois avouer que la lecture de Shining a su déclencher en moi de véritables frissons d’épouvante (du moins la première partie du roman en tout cas, qui décrit les visions terrifiantes du jeune Danny). Alors si vous souhaitez vous faire un peu peur pour Halloween, c’est assurément l’ouvre qu’il vous faut! Vous pouvez également prolonger le plaisir avec l’adaptation cinématographique réalisée par Stanley Kubrick, qui, bien qu’occultant une partie de l’intrigue, est excellente.

Nouvelles et textes courts

Carmilla, de Sheridan Le Fanu : Autre coup de cœur que je dois au Club Lecture MS, cette nouvelle gothique était présente dans la sélection de ce mois-ci. C’est donc tout récemment que j’ai découvert cette œuvre, pilier du mythe du vampire dans la littérature, et j’ai été véritablement conquise par sa lecture. C’est pour l’instant l’ouvrage que j’ai préféré parmi tous ceux de la sélection (que j’ai décidé de lire intégralement cette année, il ne me reste plus que Les Mystères de La Forêt sur lequel je n’arrive pas à mettre la main…). J’ai été charmée par l’ambiance étrange et légèrement angoissante du récit, que j’ai trouvé beaucoup moins « daté » que celui des autres œuvres. On y suit la lente dégradation de la santé de la narratrice après l’arrivée d’une mystérieuse et sensuelle invitée du nom de Carmilla, qui s’avèrera porter un secret bien étrange…

Ainsi naissent les fantômes, de Lisa Tuttle : J’ai découvert cette auteure, malheureusement peu traduite en français, complètement par hasard, en achetant ce recueil de nouvelles sur un coup de tête, et j’ai adoré les textes qu’il contient ! Les thèmes abordés sont variés, mais on y trouve toujours une petite pointe d’épouvante qui les rend tout à fait appropriés pour la saison!

Trajets et itinéraires de la mémoire, de Serge Brussolo: Pour moi, Serge Brussolo est un peu le Stephen King français, avec son imagination absolument débordante et ses récits fantastiques teintés d’épouvante. J’ai eu du mal à sélectionner une seule de ses œuvres pour cet article, d’une part parce que j’en ai lu tellement que j’ai fini par en oublier leur titre, et d’autre part parce que beaucoup d’entre elles auraient leur place dans cette liste. J’ai fini par choisir ce recueil de nouvelles (dont certaines sont carrément glaçantes!) car c’est à mon avis le format idéal pour découvrir la plume et l’univers de cet auteur si prolifique.

Le Mythe de Cthulu, de H. P. Lovercraft : Je termine cette liste avec un grand nom de la littérature fantastique, H. P. Lovecraft, créateur du célèbre et mystérieux Cthulu, une divinité extraterrestre monstrueuse qui hante l'esprit des hommes. Même si je reconnais que le style est particulier, et qu'il faut parfois faire abstraction du côté misanthrope de l'auteur, ses nouvelles sont pour moi une référence, mêlant habilement science-fiction et fantastique (au sens premier du terme, à savoir l'irruption de phénomènes irrationnels dans la normalité du quotidien). En résultent des textes tout à fait glaçants, parfaits pour la saison! Le recueil que j'ai choisi ici tourne autour de Cthulu et de ses acolytes, et de leurs manifestations dans l'esprit des hommes, mais il existe de nombreux autres recueils traitant d'autres thèmes si les divinités extraterrestres ne sont pas votre tasse de thé!

Manga

xxxHolic, de CLAMP : Avis aux amateurs d’occulte, d’histoires de fantômes et de mediums, et de folklore japonais, ce manga est fait pour vous! On y suit les aventures de Kimihiro Watanuki, un jeune homme hanté depuis son enfance par des visions et poursuivi par des créatures que lui seul perçoit. Un jour, il pénètre dans une étrange boutique qui exauce les vœux, et qui n’apparaît qu’à ceux qui ont des souhaits à formuler. Mais attention, toute requête accordée demande un juste paiement en échange, et Watanuki se retrouvera donc à jouer le rôle d’homme à tout faire pour Yûko, la mystérieuse propriétaire du lieu. Tour à tour inquiétant et plein d’humour, et servi par les sublimes dessins d’inspiration Art Nouveau du quatuor CLAMP, ce manga est incontestablement un de mes préférés!

Films

Sleepy Hollow, de Tim Burton : Impossible pour moi de dissocier Halloween et Tim Burton, tant l’univers de ce réalisateur correspond à l’ambiance mystérieuse et fantastique de cette célébration, du moins à mes yeux. En fait, je pense même que c’est à partir des films de Tim Burton que j’ai construit mon imaginaire d’Halloween. Je pourrais citer bon nombre de ses films dans cette liste, aussi bien parmi ceux qu’il a réalisés ou bien parmi les films d’animation qu’il a produits, mais mon préféré est incontestablement Sleepy Hollow. C’est à mes yeux l’un de ses films les plus réussis (avec Edward aux mains d’Argent et Big Fish), celui où son univers est le plus abouti (avant de tomber dans sa propre caricature par la suite...) et celui dont l’atmosphère et l’intrigue sont les plus Halloween-esque de toute son œuvre!

Le Labyrinthe de Pan, de Guillermo del Toro : Autre grand nom du cinéma fantastique, Guillermo del Toro signe ici à l’atmosphère toute indiquée pour Halloween. Il narre l’histoire d’une fillette espagnole, désignée par un faune comme étant la nouvelle reine des fées, et qui devra accomplir trois épreuves afin de regagner son trône, alors qu’en parallèle la révolution anti-franquiste fait rage. Une œuvre à la fois magnifique, émouvante et effrayante (mais pas trop, je vous rassure!)

Les Frères Grimm, de Terry Gilliam : Encore un réalisateur que j’affectionne beaucoup (bien que j’ai récemment appris qu’il s’est montré totalement odieux avec Lena Headey durant le tournage des Frères Grimm, ce qui le fait considérablement baisser dans mon estime…), Terry Gilliam revisite dans ce film les contes de notre enfance. Il oppose deux frères, l’un croyant à la magie et l’autre non, qui se font passer pour des chasseurs de fantômes et autres créatures fantastiques qu’ils créent de toutes pièces afin d’acquérir richesse et notoriété. Mais un jour, nos deux héros sont appelés dans un village où sévit une vraie sorcière… Ont-ils affaire à une faussaire plus expérimentés qu’eux, ou à une vraie manifestation surnaturelle?

A Cure for Life, de Gore Verbinsky : Un film que j'ai vu il y a peu (et pourtant ça faisait un moment que je souhaitais le regarder, mais je l'avais raté au cinéma) et qui m'a beaucoup plu, malgré son accueil critique mitigé. Je l'ai pour ma part trouvé très beau et glaçant, voire même cauchemardesque, et j'ai apprécié la façon dont le personnage principal flirte avec la folie, ainsi que le dénouement digne d'un roman gothique.

La famille Adams, de Barry Sonnenfeld : Et pour finir cette liste, un film tout à fait incontournable : en effet, que serait Halloween sans la célèbre Famille Adams ? Bien qu’étant plutôt une comédie, ce film reste pour moi un indispensable en cette période!

Et vous, avez-vous des lectures et films favoris que vous lisez/regardez à l'approche d'Halloween? Si vous avez des recommandations à me faire, je suis toute ouïe ;)

mardi 3 octobre 2017

{#jecoudsmagarderobecapsule2017} Septembre : la presque-chemise

J'avoue : j'ai triché. Non seulement parce que je devais réaliser une chemise en septembre, et non pas une deuxième robe (mais c'est une robe-chemise, alors ça compte aussi, non? Franchement, j'ai suffisamment galéré sur le col pour pouvoir la faire rentrer dans la catégorie chemise!), mais aussi parce que j'ai en réalité cousu cette pièce au début de mois d'août, sur un coup de tête, et dans l'urgence la plus totale (on y reviendra). Mais j'aime tellement cette cousette que je ne pouvais absolument pas attendre l'année prochaine pour la montrer par ici, même si je suis déjà à la limite du météorologiquement correct avec une tenue pareille en octobre! De toute façon, je vous le disais début septembre, n'ai pas eu le temps de coudre une chemise comme je l'avais prévu ce mois-ci, étant sans cesse en vadrouille le weekend. En plus de ça je n'avais pas trouvé de tissu comme je voulais, et puis quoi qu'il en soit, les chemises et moi, on est pas super copines. C'est vraiment une pièce que j'ai du mal à porter, car je n'arrive jamais à trouver de coupe qui me convient : sur les modèles ajustés, soit ça tombe au niveau des épaules, soit ça tire sur la poitrine. J'ai peur d'essayer des couples droites et un peu plus amples, par crainte de ressembler à un sac à patates tout droit sorti des années 80. Je ne sais jamais combien de boutons fermer, j'aime l'effet "preppy" d'une chemise boutonnée jusqu'en haut mais je me sens alors complètement coincée dans mon vêtement, comme à chaque fois que je porte une encolure à raz du cou. Je n'arrive pas à gérer la superposition avec un pull ou un gilet (est-ce que je dois mettre le col par dessus? Rentrer la chemise dans mon pantalon ou la laisser dépasser?), ni le port d'une montre et de bracelets (est-ce que je dois les glisser dessus ou dessous les poignets de la chemise? Ou bien les entasser en bout de bras, entre ma main et la fin de la manche? Ou encore ouvrir un bouton pour les laisser circuler? Retrousser le bout des manches?) (Notez que j'ai le même problème avec toutes les manches qui se resserrent au niveau du poignet, alors que c'est pourtant un style que je trouve très joli...). Bref, vous l'avez compris, les chemises, c'est pas mon truc.





Alors certes, ce projet capsule de septembre, c'était peut-être l'occasion de me réconcilier avec ce vêtement, mais bon, j'ai raté le coche. Par contre, puisqu'on parle de réconciliation, c'est grâce à cette robe que j'ai retrouvé le chemin de la machine à coudre. Après mes galères avec mon pantalon Safran cet hiver, et le retard qui s'accumulait petit à petit sur mes projets, j'avoue avoir un peu perdu la motivation. Je cousais peu, sans grand entrain, tout juste motivée par le fait que j'avais une to-do list (qui m'enthousiasmait pourtant beaucoup sur le papier!). Et puis en mars dernier, Named a sorti sa collection de patrons printemps-été. Plusieurs silhouettes m'ont alors tapé dans l'oeil, et en particulier la robe Reeta. Je trouve généralement cette marque trop pointue et minimaliste à mon goût, mais là, ce fut le coup de coeur. En même temps, entre sa longueur midi et sa silhouette à mi chemin entre la saharienne et le kimono, et ce superbe tissu fleuri sur la version de présentation, ce modèle avait tout pour me faire craquer. Mais voilà, je m'étais promis de m'en tenir à ma liste et de ne pas y ajouter de projet qui me ferait acheter du tissu et/ou un nouveau patron, alors j'ai tenu Reeta à distance de mes pensées.






Et puis un jour, mon regard se pose sur un des tissus de mon stock, un coupon bleu à motifs fleuris, dont l'harmonie de couleur me fait vibrer à chaque fois que je le vois. C'est un des premiers coupons que j'ai achetés quand j'ai eu ma machine, et je ne sais par quel miracle, j'ai réussi à lui épargner de finir dans une robe beaucoup trop apprêtée que je n'aurais jamais portée. D'un coup, ça a fait tilt dans mon cerveau : "Ce tissu ferait une magnifique Reeta!". La coupe épurée du modèle contrebalançait parfaitement le côté chargé de l'imprimé, et la légèreté et le drapé de l'étoffe étaient parfaits pour ce genre de projet. Oui, mais non, Nina. Pense à ta to-do list! Tu n'as PAS besoin d'une énième robe fleurie! Les mois passent, et ma Reeta fantasmée resurgit de temps en temps dans un coin de ma tête, elle paraît si lumineuse à côté de tous ces autres projets couture que je n'arrive pas à terminer, mais je résiste encore et toujours. Jusqu'à cet été, où je commence à réfléchir à la tenue que je pourrais porter au mariage auquel je suis invitée. Je n'arrête pas de me dire que cette fameuse Reeta est la candidate parfaite pour moi, qui ai tant de mal avec les tenues formelles. M'habiller pour un évènement de ce genre est très compliqué pour moi : je me sens affreusement coincée dans une tenue chic et sobre, et j'ai alors bizarrement l'impression d'en faire des caisses. Je suis beaucoup plus à l'aise dans des tenues un peu bohèmes, mais je me sens alors en total décalage avec le reste de l'assemblée, et je finis par me sentir négligée. #bienvenuedansmatête.



Mais cette Reeta imaginaire, elle avait tout pour elle : je la trouvais à la fois assez "hippie-fleurie" pour être à l'aise, tout en étant suffisamment classe pour ne pas non plus avoir l'impression de débarquer à un mariage habillée comme si je revenais de Woodstock. Et pourtant, je n'arrêtais pas de me répéter que je ne manquais pas de robes, et que j'en trouverais forcément une qui conviendrait dans celles que j'avais déjà sans avoir besoin de m'en faire une nouvelle, tandis que dans le même temps, mon fantasme de Reeta éclipsait tout le reste de ma penderie. Je suis longtemps restée plongée au coeur de ce dilemme, et puis, à 5 jours du mariage, alors que je contemplais pour la n-ième fois l'idée de ma Reeta fleurie, Named annonce des soldes spéciales anniversaire sur tous leur patrons. Si ça, c'est pas un signe de l'univers, je ne sais pas ce que c'est! J'ai donc immédiatement acheté le patron tant convoité (et uniquement celui-ci, totalement obsédée par mon idée, et après coup je me suis dit que j'avais été stupide de ne pas en profiter pour prendre les autres modèles qui me plaisaient...), et je le faisais imprimer sur une traceuse le soir même. Je peux vous assurer que quand on voit la taille finale du truc (pas loin de 2m de long!!!), je suis bien heureuse que cette option soit proposée, car si j'avais du découper et scotcher toutes les parties du patron, je n'aurais probablement pas fini ma robe dans les temps, et je me serais même probablement découragée avant d'avoir commencé à coudre! Le lendemain, j'avais décalqué mon patron, découpé et entoilé mon tissu, et je démarrais le montage le surlendemain. Un vrai marathon couture comme j'en ai rarement vécu, je ne pouvais pas lâcher ma machine, et j'étais concentrée au maximum pour ne pas faire d'erreur. A quelques minutes du départ, je finissais de poser la coulisse de la ceinture (mon chéri, qui n'avait alors pas compris que je voulais porter cette robe au mariage, a dû me haïr, à me voir coudre alors qu'il était en train de préparer nos affaires pour le weekend!), et j'emportais avec moi mes boutons et du fil à coudre, ainsi qu'une des robes de ma penderie en guise de plan B, au cas où ma Reeta ne m'irait pas du premier coup, sur les conseils très avisés de chéri. Moi j'étais tellement à fond dans mon truc, tellement heureuse d'avoir fini à temps et tellement satisfaite du résultat que je n'imaginais même pas porter autre chose! J'ai posé les boutons le matin même du mariage, j'ai fébrilement enfilé ma création, noué la ceinture à la taille, et je me suis regardée dans le miroir. C'était parfait. La robe de mes rêves, telle que je l'imaginais depuis si longtemps. Je me sentais totalement moi-même dedans, confiante comme je l'ai rarement été dans une tenue pour un événement formel, et là, je me suis dit : "voilà pourquoi je couds!". J'avais enfin retrouvé mon modjo couture!




Il serait tout de même faux de prétendre que je n'ai eu aucun doute pendant la réalisation de cette robe. Avant de poser la coulisse pour la ceinture, j'avais l'impression de coudre une chemise de nuit pour grand-mère, car la robe est très large et très droite quand on la porte non ceinturée. J'ai eu des doutes sur le thermocollant à utiliser, j'avais peur d'avoir un effet trop "cartonné" avec celui que j'avais choisi, mais heureusement ça n'a pas été le cas. Je craignais aussi de me retrouver avec une robe trop grand pour moi, étant donné que le patron est prévu pour une stature d'1m72 et que je mesure 10 cm de moins. Et en effet, je me retrouve avec une robe longue qui m'arrive aux chevilles plutôt qu'à mi-mollets, mais ça ne me dérange absolument pas, bien au contraire! Pour la même raison, je me suis aussi demandé si la coulisse de ceinture tomberait un bon endroit, déjà que j'ai souvent des soucis à ce niveau-là à cause de ma taille haute (c'est d'ailleurs pour cela que chéri avait judicieusement suggéré que je prévoie une robe plan B, au cas où), mais non, c'était parfait. J'ai d'ailleurs trouvé ça plutôt surprenant, j'ignore si je me suis plantée en positionnant la ceinture, ou si elle est placée assez haut exprès, donc si vous tentez ce patron, vérifiez éventuellement ce point.





A part ça, il n'y a que deux vraies difficultés sur ce modèle : la première est de gérer une grande longueur de tissu (et de papier de soie pour le décalquage, je peux vous dire que cette fois j'ai bien compris pourquoi certaines préfèrent découper directement leur patron! J'ai pas mal hésité à le faire, d'autant que j'ai le format PDF et donc la possibilité de le réimprimer si besoin, mais j'avoue que même malgré ça, j'avais des scrupules à couper dans mes 2m de papier fraîchement imprimés. Et puis vous connaissez ma propension à couper les cheveux en 4, pourquoi faire simple alors que je peux me prendre la tête à batailler avec mon papier de soie, hein?... Bref...). Je peux vous dire que j'étais bien contente d'avoir mon mannequin pour former les ourlets! La seconde difficulté, c'est le montage du col et de la doublure du dos. D'une part parce qu'il faut d'abord bien comprendre la technique, qui n'est pas intuitive bien que très bien pensée, et d'autre part parce que c'est une étape délicate pendant laquelle il faut bien maintenir toutes les pièces en place et faire attention à ne pas faire de faux plis. Le fait que le col soit thermocollé ne m'a pas facilité la tâche, car j'ai eu du mal à l'étirer un peu pour bien faire correspondre les crans. J'ai dû m'y prendre en plusieurs fois, décousant les parties que j'avais un peu ratées, pour finalement arriver à un résultat acceptable. Il reste encore un petit pli ici ou là, mais ils sont cachés sous le col. Heureusement, une fois cette étape passé, tout le reste se fait sans difficulté particulière, les instructions sont très claires tout au long de la réalisation. La seule modification que j'ai apporté, c'est de ne pas m'encombrer à faire des boutonnières, car j'avais lu sur cet article de What Katie Sews que la robe pouvait s'enfiler facilement par la tête sans avoir besoin d'ouvrir les boutons. J'ai donc cousu ces derniers à travers les deux pans de la robe, et ça fonctionne très bien ainsi.



En conclusion, c'est une robe que j'ai adoré réaliser et que j'adore porter, aussi bien au quotidien que pour une occasion spéciale. J'aime beaucoup sa légèreté, ses fentes sur le côté et son ouverture sur le devant. Le col tombe bien, les manches ont une aisance très confortable, le décolleté est pile à la bonne profondeur et la ceinture se pose parfaitement sur ma ligne de taille, sa longueur est nickel, bref, la coupe est absolument parfaite. Je me sens vraiment moi-même dans cette tenue, j'ai l'impression de porter un kimono en plus moderne. A ce jour, je pense que c'est ma réalisation préférée, et j'espère que le tissu supportera bien le passage du temps car je compte bien porter cette robe pendant plusieurs années!


Patron : Reeta - Named
Niveau : intermédiaire
Techniques requises : pose de col
Remarques sur le patron : patron très bien expliqué (en anglais), avec des schémas de montage clairs, et un tableau de mesures du vêtement fini (très utile pour choisir sa taille). Le patron existe en version papier ou PDF, avec la possibilité d'imprimer ce dernier chez soi sur plusieurs feuilles A4, ou en un seul morceau sur une traceuse. Les différentes pièces de patron ne se superposent pas, donc il est possible de les découper directement si on le souhaite.
Taille : 36, basé sur ma mesure de tour de poitrine. Le modèle étant assez ample, je n'ai pas eu besoin de le grader au niveau de la taille (qui est ajustable avec la ceinture) ou des hanches
Fournitures : 2m50 à 3m de coton fleuri de chez Toto Tissus (je ne me souviens plus des dimensions exactes de mon coupon, mais le patron demande 2m70 en 150cm de laize) +  8 boutons + thermocollant + lien pour la ceinture 
Modifications apportées : pas de vraies boutonnières : les boutons sont cousus à travers les deux pans de la robe, et je l'enfile en la glissant par la tête.
Difficultés rencontrées : le montage du col, pris entre le haut du dos et sa doublure, est l'étape la plus délicate à comprendre et à réaliser, j'ai du le faire en plusieurs fois car je formais des faux plis par endroits. Grande longueur de tissu à manipuler.

Cohérence avec ma garde robe : 10/10, une robe pile dans mon style!
Confort : 10/10, rien à dire, elle est légère et confortable
Seyant : 10/10, elle tombe parfaitement sur moi. Comme je mesure 10cm de moins que la stature prévue par la créatrice, je me retrouve avec une robe longue plutôt que midi, mais j'aime beaucoup cette longueur aux chevilles.
Qualité : 9.5/10, quelques petits faux plis au niveau du col, qui sont heureusement cachés par ce dernier

A refaire ? : OUI! J'ai dû me retenir pour ne pas transformer la moitié de mon stock en Reeta haha! J'ai un tissu jaune à gros motifs fleuris qui rendrait très bien avec ce patron, mais j'attendrai l'été prochain pour me lancer car je songe maintenant à des projets un peu plus en raccord avec la saison ;)

mercredi 23 août 2017

{#jecoudsmagarderobecapsule2017 } mars et avril : un T-shirt Plantain et une jupe Chardon en wax

Dites, ça ferait pas une éternité qu'on a pas parlé couture par ici? (Oui, 6 mois, en échelle internet, c'est une éternité!) Moi qui étais pourtant hyper enthousiaste en début d'année et qui avais planifié soigneusement tous mes projets pour l'année, j'ai commencé à sortir des rails dès le mois de février... D'ailleurs, à l'heure où je vous écris, mon jean Safran n'est toujours pas terminé... Mais je reviendrai à-dessus au moment opportun, pour l'instant, concentrons-nous sur les autres cousettes de ma liste.


J'avais donc prévu un T-shirt en jersey gris en mars, une première pour moi qui n'avais jamais cousu cette matière, puis une jupe en wax pour le mois d'avril, que j'ai cousus avec un bon mois de décalage pour le premier, et peut-être même plus pour la seconde. J'avoue que mon modjo couture m'avait un peu lâché à ce moment-là, et pour ne rien arranger, j'avais également peu de motivation pour bloguer, et prendre des photos s'est avéré un vrai parcours du combattant. Entre mes déplacements professionnels hebdomadaires, mes séances de sport le soir et les entraînements de rugby de chéri qui n'étaient évidemment pas les mêmes jours, le mois de mai-vembre pendant lequel on a pas mis un orteil dehors et le temps hyper instable pendant les mois qui ont suivi (je vous jure qu'à chaque fois que je trouvais un créneau photo, il se mettait à pleuvoir!), on se retrouve vite au mois d'août sans avoir pris le moindre cliché! 


Mais ces derniers temps, j'ai retrouvé le chemin de la machine à coudre, et je me suis décidée à me mettre un bon coup de pied vous-savez-où pour rattraper au maximum mon retard. Il était donc normal que le blog suive, surtout qu'il serait dommage de laisser filer cette belle lumière d'été et ces soirées encore un peu longues sans en profiter pour faire quelques photos. Aujourd'hui, je vous présente donc deux cousettes en une seule tenue, qui est donc 100% Deer and Doe, avec le T-shirt Plantain et la Jupe Chardon. Je n'avais pas spécialement pensé à les assortir quand j'avais fait ma liste de projets (à vrai dire j'imaginais plutôt le haut avec mon jean Safran) mais une fois terminés, je trouvais qu'ils allaient plutôt bien ensemble!


Comme le T-shirt devait être mon baptême du feu pour le jersey, j'avais choisi le patron Plantain pour sa simplicité, aussi bien en terme de réalisation qu'en terme de style d'ailleurs, car je me rends compte que je manque de T-shirts basiques. En réalité, j'ai d'abord cousu une robe Moneta (là aussi il s'agit d'un patron simplissime, parfait pour les débutants du jersey), mais ça ne m'a pas empêchée de cafouiller un peu sur le T-shirt. Rien de bien grave heureusement, et surtout rien d'imputable au patron ou aux instructions, qui sont très bien faits! Ma première erreur a été de me montrer trop flemmarde pour aller vérifier les marges de coutures dans les instructions sur mon PC (c'est là le gros inconvénient des patrons PDF à mes yeux,  le fait de ne pas avoir les explications à portée de main, à moins de les imprimer ou d'avoir une tablette) et de suivre mon instinct qui me disait de faire des marges d'1,5 cm comme tous les patrons Deer and Doe. Sauf que pour celui-ci, c'est désormais 1 cm (l'ancienne version avait bien des marges d'1,5 cm en revanche). Pour les épaules ça n'a pas posé de problème car j'ai une petite carrure, j'ai donc laissé la chose en l'état, mais au niveau des coutures côté je trouvais que ça rendait le T-shirt un poil trop moulant à mon goût. Je les ai donc refaites au bon endroit (et là, je vous donne mon conseil du jour : faites pas comme moi, levez vos fesses et allez vérifier vos marges de couture, parce que découdre du jersey, c'est assez ch**nt...) et cette fois-ci, le tombé était nickel. Mon deuxième souci, ce fut la pose de la bande d'encolure. J'avoue que c'est la partie qui me faisait le plus peur, car j'avais lu à droite et à gauche que c'était le plus pénible sur un T-shirt. Comme vous pouvez l'apercevoir sur la photo suivante, je ne m'y suis pas prise correctement (ce n'est pourtant pas faute d'avoir suivi les instructions et utilisé quantité d'épingles) car l'encolure plisse un peu par endroits. Mais ça reste discret, et étonnamment équilibré de chaque côté, on dirait même que c'est fait exprès alors je l'ai laissé en l'état. Je pense que j'ai dû là aussi cafouiller avec les marges de couture quand j'ai cousu la bande sur elle-même. Je n'ai pas fini les bords de coupe car je n'ai pas de surjetteuse, mais de toute façon le jersey ne s'effiloche pas (et ça, c'est le bonheur! C'est fou le temps qu'on gagne quand on n'a pas à surfiler tous les bords!).


J'ai coupé une taille 38, sachant que mes mensurations me donnent comme d'habitude un 36 à la poitrine et un 40 au niveau de la taille, mais je me suis surtout basée sur le tableau de tailles du vêtement fini, qui est pour moi un des indicateurs les plus utiles pour choisir la taille d'un vêtement. J'apprécie donc particulièrement les patrons qui le proposent. Attention tout de même, pour les vêtement en jersey, il faut souvent compter sur une aisance négative, car le tissu est extensible. Il n'est donc pas étonnant de voir des dimensions finies inférieures à vos mensurations. Je suis vraiment contente du résultat final, la coupe est vraiment très réussie et très agréable à porter, pas trop près du corps mais pas large non plus (je ressemble à un sac à patates dans un T-shirt oversize...), avec une encolure creusée pile comme il faut, bref, la perfection faite T-shirt! Le tissu que j'ai utilisé est un coupon que j'avais trouvé chez Toto Tissus ou chez Mondial Tissus, je ne me souviens plus. Il est très souple et très doux, vraiment très confortable avec un joli tombé, mais il a un inconvénient majeur à mes yeux : celui de retenir les odeurs de transpiration (#instantglamour). Je dois donc le laver très souvent (impossible donc pour moi de passer ma vie dans ce T-shirt si doux haha!), mais heureusement il tient bien le coup jusqu'à présent. Le problème, c'est qu'il me reste un gros bout de ce coupon et que je ne sais donc pas comment l'utiliser, je n'ai pas spécialement envie de me faire une armée de T-shirts à usage unique...


Passons maintenant à la jupe. Ca faisait longtemps que j'avais envie d'une pièce de ce style, avec une taille haute et une coupe évasée, et surtout en wax! J'avais le patron de Chardon depuis longtemps (c'est même l'un des premiers que j'ai acheté), mais j'ai mis du temps à trouver LE tissu idéal, mais lors d'une virée chez Toto à Lille (au cours d'une semaine de séminaire... Eh oui, même en déplacement pour le boulot, je fais du shopping tissu) (hors de mes heures de boulot, bien évidemment!) j'ai enfin mis la main sur la perle rare. Je n'ai pas grand chose à dire sur le patron, si ce n'est qu'il est très là aussi très bien fait. Je possède l'ancienne version (Deer and Doe a récemment refait le design de toutes ses pochettes) mais je pense que rien n'a changé depuis, si ce n'est que la nouvelle version propose probablement les mensurations du vêtement fini, comme pour le Plantain (mais vous pouvez de toute façon les voir sur le site de Deer and Doe au besoin). Ici, je me suis simplement calée sur ma mesure de taille, puisque la coupe évasée de la jupe m'assurait de rentrer mon fessier dedans quoi qu'il en soit, et j'ai donc coupé un 40, qui est peut-être un chouïa large, mais de toute façon la taille en dessous aurait été trop petite. Heureusement, avec un Tshirt dedans et une ceinture, ça passe très bien. Le seul petit détail sur lequel je pourrais émettre une critique, c'est la façon dont est finie la ceinture interne au niveau de la fermeture éclair, qui est faite à la main (et, en ce qui me concerne, de façon pas tout à fait irréprochable...) mais en regardant les photos sur le site de Deer and Doe, j'ai l'impression que la jupe se ferme désormais avec un zip invisible. J'avoue d'ailleurs que j'ai hésité à partir sur cette solution, mais j'ai finalement posé une fermeture classique (une première pour moi qui ai plus souvent posé des invisibles) et le résultat n'est pas très symétrique, mais ça ne se voit que quand on met vraiment le nez dessus (et comme personne ne vient coller sa tronche juste à côté de mon postérieur, ça passe inaperçu!). J'ai maintenu la ceinture interne avec des petits points à la main au niveau de chaque pli plat, ce qui n'est pas précisé dans les instructions, mais comme mon tissu est un peu rigide (d'autant plus que la ceinture est entoilée), j'avais peur que ça ne tienne pas bien en place. L'ourlet est réalisé avec un biais, c'est la première fois que j'en utilisais de cette façon, mais ça permet une très belle finition. Je suis donc là aussi très contente de ma jupe (en plus elle a des poches <3), et même si sa couleur jaune est assez inhabituelle dans ma garde-robe, je la porte très souvent!


Pour finir, voici comme d'habitude un petit récapitulatif technique sur les patrons et l'analyse de portabilité de chaque pièce. Passez une excellente semaine, moi je m'en vais faire une tarte avec les abricots ramassés au cours de la séance ;)


T-SHIRT
Patron : T-shirt Plantain (Deer and Doe)
Niveau : Débutant
Techniques requises : couture du jersey
Remarques sur le patron : gratuit et disponible uniquement en PDF. Deux fichiers sont fournis pour l'impression du patron : un adapté aux imprimantes domestiques avec des feuilles à assembler, un autre pour impression sur un traceuse (option très appréciable qui évite de se battre avec son rouleau de scotch!). Instructions claires et détaillées, disponibles en français et en anglais.
Taille : 38
Fournitures : tissu jersey (origine inconnue)
Modifications apportées : coutures d'épaules et de manches réalisées avec une marge d'1,5 cm au lie d'1 cm
Difficultés rencontrées : la pose de l'encolure est un peu délicate

Cohérence avec ma garde robe : 10/10, un vrai basique dont j'avais réellement besoin!
Confort : 10/10, le tissu est un vrai bonheur à porter
Seyant : 10/10
Qualité : 7/10, le tissu absorbe beaucoup les odeurs de transpiration, ce qui me complexe beaucoup...

A refaire ? : OUI! Et avec les différentes longueurs de manches (j'ai d'ailleurs utilisé la version manches 3/4 pour un déguisement de Harley Quinn)


JUPE
Patron : Jupe Chardon (Deer and Doe)
Niveau : Débutant
Techniques requises : pose de fermeture éclair (invisible?) et de biais pour l'ourlet
Remarques sur le patron : rien de particulier à mentionner. Les instructions sont claires. Petit bémol sur la finition de la ceinture au niveau de la fermeture éclair, qui aurait pu être mieux réalisée.
Taille : 40
Fournitures : tissu wax (Toto Tissus Lille), zip de 25 cm, thermocollant
Modifications apportées : aucune
Difficultés rencontrées : la fixation de la ceinture au niveau de la fermeture se fait à la main, et sur ma jupe, ce n'est pas parfait. J'aurais dû opter pour une fermeture invisible.

Cohérence avec ma garde robe : 8/10, j'avoue ne pas avoir beaucoup de hauts assortis, mais malgré ça, cette jupe sort souvent du placard! Je n'ai plus qu'à me faire un crop top dans le reste du tissu pour avoir un ensemble!
Confort : 9.5/10, peut-être un peu trop large à la taille, mais avec une ceinture et un T-shirt rentré, c'est parfait! Le tissu est assez rigide mais pas inconfortable.
Seyant : 9.5/10, toujours pour cette histoire de taille un peu large. La forme de la jupe est particulièrement adaptée à mon type de silhouette.
Qualité : 9.5/10, le tissu m'a l'air solide, j'ai juste un peu cafouillé sur certaines finitions (les petits rabats sur la fermeture ne sont pas symétriques, en plus de cette fameuse fixation de la ceinture un peu de traviole à un endroit) mais ça ne se voit presque pas!

A refaire ? : sans doute, car j'ai en tête une version longue avec un tissu rayé translucide (doublé, bien évidemment).

mardi 8 août 2017

Ma pile à lire pour l'été 2017

Le premier qui me dit que l'été 2017 est déjà bien entamé, je le... je le je-sais-pas-quoi, en fait, hein, vu que c'est totalement vrai. Mais vous allez voir, ma pile à lire l'est aussi, même si je suis encore loin d'en voir le bout...

Depuis plusieurs semaines, j'attendais avec impatience les règles du jeu du nouveau Summer Challenge du Club​ Lecture Mango & Salt, ayant énormément apprécié l'exercice l'an dernier. Un jour de juin, prise par une inspiration soudaine, j'ai songé à deux titres, l'un dans mes habitudes de lecture, l'autre totalement à l'opposé de celles-ci, et j'ai filé les emprunter à la médiathèque, en espérant les faire coller d'une manière ou d'une autre aux thèmes qui seraient proposés. C'est en rentrant chez moi et en posant mes emprunts à côté de mes récents achats chez le libraire que j'ai réalisé que j'avais une pile de 5 livres qui m'attendaient, pile le nombre d'ouvrages que Victoria nous avait proposé de sélectionner l'an dernier. J'étais donc persuadée de tenir ma liste de lecture pour l'été, mais l'annonce de la nouvelle édition du Summer Challenge m'a prise par surprise.

En effet, cet été, Victoria s'est associée à Exploratology, un service de box lecture, pour nous proposer une sélection de trois titres autour du thème de la Grande-Bretagne. Au début, je dois avouer que j'ai été un peu déçue par cette formule, car j'avais énormément apprécié celle de l'an dernier, que j'avais vécu comme un parallèle avec mes années d'études : des livres imposés pendant l'année, puis la liberté de choisir ceux de l'été, tout en gardant un cadre léger et amusant pour nous aider à constituer notre pile à lire. J'ai donc décidé de conserver les 5 titres que j'avais choisis avant l'annonce et d'en faire mes lectures de l'été, sans participer au Summer Challenge cette fois-ci.

Oui mais... il se trouve que j'ai une certaine affinité émotionnelle avec la Grande-Bretagne (chose que je ne m'explique d'ailleurs absolument pas, ma grand-mère vous dira que ce sont mes racines irlandaises qui parlent, moi je pense que c'est plutôt la musique de Loreena McKennit et des Beatles que mes parents écoutaient qui m'a imprégné l'esprit). Par conséquent, l'envie de lire tout de même les titres sélectionnés​ par Victoria et Marjorie s'est petit à petit emparée de moi. N'étant pas du genre à reculer devant une pile à lire plus haute qu'une marmotte en train de faire le guet (?) (en vrai, j'ai jamais vu de marmotte), j'ai tout simplement décidé d'ajouter les trois livres du Summer Challenge à la liste que je m'étais déjà constituée, portant donc à huit le nombre d'oeuvres que je vais lire au cours de l'été (#onycroit). Je me fixe donc pour objectif d'arriver au bout de ma pile à lire d'ici la fin du mois de septembre (oui, on déborde un peu du cadre communément admis de l'été, maaaaiiiis... je m'en fiche :p)

Après cette introduction un peu longuette, il serait temps que je vous présente les ouvrages qui constituent ma liste, non? Alors pour m'épargner un peu de salive (enfin, de salive virtuelle), je me limiterai aux romans que j'ai choisis moi-même, et je vous invite à aller consulter l'article de Victoria pour en savoir plus sur les romans du Club Lecture, à savoir Morwenna de Jo Walton (que j'ai lu ce weekend et que j'ai beaucoup apprécié!), La recluse de Wildfell Hall d'Anne Brontë et Le cercle celtique de Björn Larsson.



Quand sort la recluse - Fred Vargas
Je suis une grande amatrice des romans de Fred Vargas, que je lis depuis des années. J'ai pourtant traversé une petite phase de lassitude envers ses écrits, trouvant le style trop répétitif et alambiqué par moments, et surtout, j'avais l'impression que ses personnages n'évoluaient pas. Heureusement, son avant-dernier roman a apporté un souffle nouveau à la célèbre brigade du commissaire Adamsberg, en bouleversant les rôles habituels des protagonistes. Ma passion pour les écrits de Vargas est donc repartie de plus belle, et quand son dernier ouvrage est paru, je me suis empressée d'aller l'acheter.

Je vous disais en introduction que j'avais déjà entamé ma pile à lire, et en effet, j'ai déjà terminé ce roman depuis quelques temps, et je peux donc vous donner mon avis dessus. Si j'ai, là encore, apprécié les bouleversements que Vargas apporte à sa brigade, j'espère cependant qu'elle ne s'enlisera pas dans ce nouveau schéma où Adamsberg se retrouve seul contre tous. Le suspense et le mystère concernant le procédé du tueur sont maintenus tout au long du récit, les fausses pistes savamment disséminées, mais le dénouement est beaucoup trop rapide et tiré par les cheveux à mon goût. Dans cette enquête, le commissaire devient un nouveau Hercule Poirot, s'attardant sur les mots, les noms, leurs sens caché, et faisant des recoupements qui me semblent improbables, même pour l'imagination vagabonde d'Adamsberg. En bref, une lecture très prenante, mais à laquelle la fin invraisemblable donne un petit goût amer.

Dans la brume électrique avec les morts confédérés - James Lee Burke
Il y a quelques temps, j'ai vu l'adaptation cinématographique de ce roman, et je dois avouer que là aussi, la fin m'a laissé juste un peu (hem... euphémisme...) perplexe (ce n'est pourtant pas faute d'avoir été prévenue par mon copain!). Aussi, quand j'ai réfléchi à ma pile à lire pour l'été, j'ai soudainement pensé au livre à l'origine du film, en espérant y voir un peu plus clair avec la version écrite. Je suis actuellement en pleine lecture de ce roman, et je dois avouer que certains dialogues sont pleins de sous-entendus pas toujours très clairs pour moi. Je redoute donc une fin tout aussi mystérieuse que celle du film. Malgré ça, j'apprécie cette lecture à l'atmosphère lourde et poisseuse, à l'image des marais de la Louisiane, ou du moins, l'image que je m'en fais. J'ignore pourquoi, mais j'entretiens une sorte de fascination pour cet état américain, avec ses bayous, son vaudou, et ses relents de colonialisme. J'ai bien conscience qu'il s'agit très probablement de clichés, mais c'est précisément pour cela que je suis attirée par cette région, parce qu'elle stimule mon imagination. J'espère pouvoir un jour visiter la Nouvelle-Orléans et me confronter à mes préjugés, mais en attendant, je me contente de voyager par les mots.



La mémoire de Babel, La Passe-Miroir tome 3 - Christelle Dabos
Incroyable mais vrai : depuis plus d'un mois que j'ai acheté ce livre, et malgré mon addiction à cette saga, je ne l'ai toujours pas ouvert. J'ai résisté, en terminant d'abord mes lectures en cours (je suis du genre à lire plusieurs ouvrages en même temps), puis j'ai eu envie de policiers (ce qui explique pourquoi j'ai commencé avec les deux ouvrages ci-dessus), et avec tout ça je n'ai pas encore touché à ce nouveau tome des aventure d'Ophélie. J'hésite actuellement entre en faire le prochain sur la liste, ou bien le garder pour la fin, mais quoi qu'il en soit, il ne fera pas long feu! Si vous ne connaissez pas encore cette fabuleuse saga (que j'ai déjà rapidement mentionnée ici), je vous recommande d'aller voir l'article très complet de Victoria sur le sujet, et surtout de vous procurer les trois tomes (oui oui, prenez les trois d'un coup, vous allez voir, vous risquez fort de les enchaîner!).

Nous - Evgueni Zamiatine
Les librairies sont un véritable lieu de perdition pour moi. Je pourrais y passer des heures, à parcourir des yeux les rayonnages, lire les quatrièmes de couverture, rechercher la perle rare et, parfois, me désespérer face au fait que je n'aurai probablement pas assez de toute une vie pour lire tous les livres qui existent. #ambiance haha. Il est en tout cas assez rare que je rentre dans un endroit rempli de livres et que j'en ressorte les mains vides, surtout si les vendeurs sont de bon conseil, comme c'est le cas dans la petite librairie pas loin de chez moi (et entre nous, c'est pas un métier de rêve, libraire? Passer sa vie à lire pour pouvoir conseiller les autres dans leur choix, où est-ce qu'on signe???). C'est ainsi que je suis tombée sur Nous, qui m'a été présenté comme une sorte de 1984 soviétique. En bonne fan de science-fiction dystopique, je n'ai pas réfléchi une seule seconde avant d'embarquer cet ouvrage (alors que j'étais juste venue commander le dernier Fred Vargas, mais comment voulez-vous résister face à des rayonnages entiers remplis de bouquins, hein?). Là encore, je n'ai toujours pas entamé ce titre car je souhaitais finir mes en-cours, mais j'ai hâte de découvrir les pensées de D-503, homme du futur et constructeur d'un vaisseau spatial destiné à convertir les extraterrestres au "bonheur mathématiquement infaillible". Un bien beau programme en perspective!

Orgueil et préjugés - Jane Austen
Alors là, on tape dans un genre à des années lumières de mes habitudes, bien représentées par le reste de la liste (du policier, du fantastique, de la science fiction). Mais que voulez-vous, sur un coup de tête, j'ai eu envie de lire ce grand classique de la littérature anglaise. Il faut dire qu'à part Loin de la foule déchaînée, lu dans le cadre du club, et quelques incursions dans la science fiction ou le fantastique (H.G. Wells et Oscar Wilde notamment) je n'ai jamais mis le nez dans les oeuvres britanniques du XIXe siècle, et pourtant j'avis une option "anglais européen" au lycée. Bon, ceci dit, j'ai aussi rarement lu les classiques français de la même époque lors de ma scolarité (j'ai surtout le souvenir d'avoir lu du théâtre et des romans du siècle des Lumières). Mais cet été, entre Jane Austen et Anne Brontë, je vais être servie! J'avoue que je ne sais pas trop dans quoi je m'embarque avec cette lecture, n'étant pas une grande amatrice de romans sentimentaux, mais j'ai réellement envie de redonner une chance à ce genre après mon expérience mitigée avec Thomas Hardy!

Voilà donc mon programme littéraire pour les mois à venir. Pourtant, bien que je n'en sois qu'au quart (ou un peu plus, puisque j'aurais bientôt fini mon troisième titre), je pense déjà à mes lectures de la rentée haha! Et vous, quelles sont vos lectures pour l'été? Est-ce que vous aimez vous constituer des piles à lire à l'avance ou bien décider au fur et à mesure des vos envies?

mardi 18 juillet 2017

Un an avec le Club Lecture Mango & Salt

Il y a presque un an, je décidai de joindre le Club Lecture Mango &Salt pour son Summer Challenge, lisant ainsi 5 ouvrages en l’espace d’un peu plus d’un mois, et ravivant ma passion pour ce loisir que j’avais un peu délaissé ces dernières années. Une fois le mois de septembre arrivé, j’ai choisi de continuer à lire les ouvrages du club, afin de sortir un peu de mes habitudes de lecture (à savoir du fantastique et du policier, principalement). Et depuis, je n’ai pas publié le moindre post à ce sujet… Il faut dire que j’ai tendance à détailler longuement mon avis sur les différents livres qui sont passés entre mes doigts, ce qui rend ce genre d’articles très long à écrire pour moi, et à lire pour vous. Je dois avouer que j’admire celles qui arrivent à écrire de façon claire et concise sur leurs lectures, et à en faire un exercice régulier ! Mais comme le dit si bien le proverbe, c’est en forgeant que l’on devient forgeront, ou plutôt dans mon cas, c’est en écrivant des posts lecture qu’on devient… euh… enfin vous avez compris hein ;)

Ainsi, à l’occasion de ce premier anniversaire du Summer Challenge, et maintenant que Victoria a dévoilé le contenu de la nouvelle édition (sur lequel je reviendrai dans un prochain post), j’ai décidé de faire un retour sur les livres que j’ai lus avec le club. Alors autant vous prévenir de suite, OUI, cet article sera un pavé, même si je vais faire de mon mieux pour être le plus concise possible. Et encore, dites-vous que ça aurait pu être pire, car j’ai sauté quelques éditions du club, donc la liste d’ouvrages que j’ai à vous présenter est raccourcie ;) Alors installez-vous confortablement et servez-vous un grand verre de thé glacé avant de vous lancer dans la lecture de ce post!



Septembre: Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy
Le premier livre que j'ai lu dans le cadre du club est un grand classique de la littérature anglaise : Loin de la Foule Déchaînée, de Thomas Hardy. Il narre l'histoire de Batsheba (ou Barbara, dans la traduction que j'ai lue), une jeune fermière indépendante, courtisée par trois hommes différents : un berger qui lui sera fidèle toute sa vie et travaillera à ses côtés en ne souhaitant que son bonheur ; un riche fermier totalement bouleversé par Barbara après que celle-ci lui ait envoyé un billet d'amour pour plaisanter ; et un jeune soldat volage qui rendra la fermière folle d'amour, au point qu'elle l'épousera en secret, avant de déchanter au sujet de cet homme qui dépense toute sa fortune au jeu. Ce n'est pas du tout le genre de roman que j'ai l'habitude de lire, n'étant pas une amatrice d'histoires d'amour, mais mon objectif en participant au Club Lecture MS, c'était de sortir un peu de ma zone de confort. C'est pourquoi je suis contente d'être venue à bout de ce livre, que je n'ai ni vraiment aimé, ni vraiment détesté. Je ne me suis pas vraiment sentie immergée dans l'Angleterre Victorienne, car l'histoire se situe dans un coin de campagne assez isolé, et il était donc assez difficile de se rendre compte des moeurs et usages de l'époque. Seules les remarques (sexistes) de l'auteur sur Barbara m'ont laissé entendre qu'elle ne rentrait pas dans le moule, mais en réalité je ne disposais d'aucun autre point de comparaison féminin.

J'ai également eu du mal à m'attacher aux protagonistes du roman. La plupart des personnages masculins, à l'exception des trois prétendants de Barbara, sont des paysans dépeints de façon assez grotesque. Gabriel, l'amoureux fidèle de Barbara, m'est apparu comme un personnage trop chevaleresque, tant son calme et sa dévotion envers la jeune femme frôlaient le ridicule à mes yeux. Le coup de l'amoureux qui reste auprès de la femme qu'il aime pour veiller sur elle après avoir été rejeté plusieurs fois, et qui souhaite sans cesse le meilleur pour elle même lorsque la demoiselle se montre odieuse envers lui, c'est certes romantique, mais pas vraiment réaliste pour moi... Le personnage du sergent Troy est volontairement construit pour être antipathique, et j'ai trouvé assez ridicule la façon dont il tente de se racheter une conduite à la fin du roman. Le seul personnage pour lequel j'ai ressenti un peu d'empathie est le fermier Oak, rendu fou d'amour par la plaisanterie de Barbara et qui se fera éconduire de nombreuses fois avant de sombrer dans la folie. Les rares personnages féminins sont assez insipides, probablement pour mieux laisser Barbara dans la lumière. J'ai eu beaucoup de mal avec ce personnage que j'ai trouvé puéril, arrogant et cruel, comme une enfant gâtée. Le seul moment où je l'ai vraiment appréciée, c'est lorsqu'elle expose ses pensées à propos du mariage, de son refus d'appartenir à un homme et de sa volonté de s'accomplir en tant que femme seule. C'est probablement le seul passage du livre où j'ai réellement ressenti son caractère fougueux et indépendant.

Mais en réalité, ce que j'ai le moins aimé dans cette oeuvre, c'est l'auteur lui-même. D'habitude, quand je lis un roman, je visualise les personnages comme des être réels, vivant dans leur univers, avec leurs traits de caractère, et auxquels je m'attache plus ou moins. Ici, les interventions fréquentes de l'auteur ont eu pour effet de me "ramener à la réalité", de me faire sentir que tous ces êtres n'étaient que fictionnels et crées par lui. Ainsi, au lieu d'en vouloir directement à un personnage pour ses actions ou ses paroles comme je le fais d'habitude, j'en ai voulu à l'auteur d'avoir donné cette personnalité à ses protagonistes. J'ai surtout eu cette sensation concernant Barbara, à laquelle j'avais envie de m'attacher, mais j'avais l'impression que Thomas Hardy persistait à la rendre détestable. En la comparant sans cesse aux autres femmes de l'époque, il me faisait l'effet d'être mécontent des caprices de sa création et de ne jamais valider ses actions. En résumé donc, une histoire assez lente qui ne m'a pas passionnée sans vraiment m'ennuyer non plus (et dont je connaissais plus ou moins la fin dès le début de ma lecture car la quatrième de couverture me l'avait dévoilée en grande partie... Est-ce qu'on peut m'expliquer l'intérêt du truc?!), des personnages qui ne m'ont globalement pas convaincue, et un auteur assez agaçant dans ses remarques. Je suis donc très loin du coup de coeur ressenti par Victoria pour ce roman (qui fait désormais partie de ses livres préférés, je vous invite à aller lire son avis, totalement différent du mien!), mais je n'ai pas non plus vécu cette lecture comme un calvaire. Malgré ça, je serais presque curieuse de voir l'adaptation cinématographique avec Carrey Mulligan, histoire de voir si je peux m'attacher à Barbara tout de même.

Crédit photo : Mango & Salt

Octobre : Le crime d’Halloween d’Agatha Christie et Marina de Carlos Ruiz Zafon
En octobre, le thème était bien évidemment Halloween. Le livre choisi était un roman d'Agatha Christie, une vraie madeleine de Proust pour moi. J'ai en effet lu un grand nombre de ses écrits (si ce n'est tous!) dans mon adolescence, que j'empruntais à ma mère dans sa bibliothèque chez mes grand parents. J'avais donc déjà lu Le Crime d'Halloween (aussi nommé La Fête du Potiron dans son ancienne traduction) mais heureusement pour moi, je ne me souvenais pas du dénouement! En plus de ça, l'édition que j'avais entre les mains pour la lecture avec le club avait été chinée chez Emmaüs car je ne trouvais pas ce roman à la médiathèque (merci à ma maman de me l'avoir dégoté et envoyé!) et possédait cette odeur si caractéristique aux vieux livres. Un vrai retour dans le passé, donc!

À Woodleigh Common, petit village résidentiel à quelques miles de Londres,les préparatifs pour la fête du Potiron battent leur plein. La jeune Joyce, réputée pour sa tendance à l'affabulation, raconte avoir été témoin d'un meurtre. Sur le moment, personne n'y croit, mais lorsque la fillette est retrouvée morte à la fin de la soirée les convives commencent à douter. Et si Joyce avait dit la vérité? Le célèbre Hercule Poirot va mener l'enquête dans ce petit village paisible où tout le monde se connaît, et où les secrets sont pourtant plus nombreux qu'on ne l'imagine...

Même si j'ai apprécié cette lecture pour tous les souvenirs qu'elle m'a rappelés, je dois admettre que ce n'est pas l'un des meilleurs romans d'Agatha Christie. L'enquête progresse assez mollement, menée par un Hercule Poirot vieillissant et fatigué, qui semble moins vif d'esprit qu'à l'accoutumée. Certaines indices sont parfois très grossiers, d'autres complètement flous, et ne permettent pas d’échafauder de théories sur l'identité du meurtrier. Le dénouement et le mobile du crime sont classiques des romans d'Agatha Christie (spoiler : ça tourne autour d'un amour secret et d'un héritage). Ce n'est donc pas l'ouvrage que je vous recommande si vous souhaitez découvrir l'univers de cette auteure, d'ailleurs je ne pense pas me tromper en disant que de nombreux membres du club ont été déçus par ce livre.

Comme je connaissais déjà l'oeuvre d'Agatha Christie (et aussi que j'en avais fini avec La Fête du Potiron en moins de trois jours), j'ai choisi de lire un autre livre de la sélection du mois. Mon choix s'est porté sur Marina de Carlos Ruiz Zafon, pour la simple et bonne raison que c'était le seul que je pouvais trouver dans ma médiathèque, même si les résumés que j'avais pu lire sur Internet ne m'attiraient pas plus que ça.

Barcelone, dans les années 80. Oscar est pensionnaire dans un internat mais profite de ses heures libres pour explorer les vieux quartiers de la ville. Lors d'une de ses escapades, il fait la rencontre de Marina, une jeune fille solitaire et un brin mystérieuse, qui vit dans un grand manoir avec son père malade. Elle l'emmène dans un des cimetières de la ville, où se trouve une étrange tombe sans nom, seulement gravée d'un dessin de papillon, et sur laquelle vient se recueillir tous les jours une étrange femme encapuchonnée. Bien décidés à élucider cette énigme, Oscar et Marina la prennent en filature, sans se douter qu'ils se retrouveront entraînés dans une effrayante aventure. Ce qu'Oscar ignore cependant, c'est que Marina possède elle aussi des propres secrets...

Cette lecture, c'est l'incarnation même du proverbe "le hasard fait bien les choses"! Ce qui n'était qu'un choix par défaut au départ s'est vite transformé en un véritable coupe de coeur. Ce roman s'est avéré absolument parfait pour Halloween, à la fois glaçant et émouvant, empreint de la saveur amère du passé et de fascination pour les objets cassés. J'ai adoré l'ambiance fantastique teintée d'épouvante et de mélancolie, digne d'un film de Tim Burton, et j'ai d'ailleurs trouvé que l'intrigue et l'atmosphère se situent à mi-chemin entre Sleepy Hollow et Edouard aux Mains d'Argent, deux de mes films préférés. Le style très poétique de Carlos Ruiz Zafon est un vrai régal, et n'entrave en rien le suspense du récit. En bref, une superbe découverte!

Novembre : Le voile de Téhéran de Parinoush Saniee
Les romans du mois de novembre traitaient de la condition de la femme au Moyen-Orient, et la sélection faite par Victoria promettait une lecture très intéressante quel que soit le choix du club, bien que je ne sois pas du tout habituée à ce genre de récit. C'est finalement Le Voile de Téhéran qui a été retenu, un livre interdit de publication en Iran, pays d'origine de l'auteure.

Dans ce roman, nous suivons la vie de Massoumeh, jeune fille romantique et férue de littérature, dont le rêve est de poursuivre des études supérieures, contre l'avis de sa mère qui estime qu'une femme doit uniquement se concentrer sur son mariage. Heureusement, son père l'autorise à poursuivre sa scolarité, et sur le chemin de l'école, elle croise le regard d'un jeune pharmacien dont elle tombe amoureuse. Les deux jeunes gens n'échangeront rien de plus que quelques lettres romantiques, mais cela suffira pour que la mère et les frères de Massoumeh déclarent que l'adolescente a jeté le déshonneur sur la famille. Elle sera donc mariée de force à un inconnu, qui s'avérera être un fervent opposant au gouvernement. Massoumeh se retrouvera ainsi plongée au coeur de la révolution iranienne et fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger sa famille au cours de cette période troublée.

Je pense que personne au Club n'est resté insensible face à ce roman. Pour ma part, j'ai été, dès le début, révoltée par la façon très violente dont Massoumeh est traitée par sa propre famille, et en particulier sa mère qui est paradoxalement la plus stricte concernant son éducation, ses projets d'avenir et sa supposée bonne conduite aux yeux de l'Islam. Au lieu de lui apporter son amour, son soutien et sa protection, elle est la plus prompte à répudier sa fille, allant parfois même jusqu'à souhaiter qu'elle fut morte à la place d'une de ses soeurs. Et encore, je n'ai compris que plus tard dans le récit que l'enfance de Massoumeh se déroulait avant la révolution iranienne, donc avant la prise du pouvoir par les islamistes, alors je n'ose meme pas imaginer ce que subissent les jeunes femmes aujourd'hui. Si j'avais bien entendu déjà songé à la notion de mariage forcé, c'est la première fois que j'étais confrontée aussi violemment à cette réalité. Voir cette adolescente enfermée dans sa chambre pendant que ses prétendants défilent devant sa famille, qui cherche à se débarrasser d'elle au plus vite, telle une marchandise déclassée, quitte à la céder au premier venu, fût-il trois fois plus âgé qu'elle, alcoolique et violent, m'a profondément écoeurée. Massoumeh écope finalement d'un mari qui se montre relativement respectueux envers elle, refusant même de la toucher au début de leur relation, mais j'imagine que bon nombre de jeunes filles dans le monde ont malheureusement beaucoup moins de "chance" sur ce point...

Ce roman traite également d'une partie de l'histoire que je connaissais seulement de nom : la révolution iranienne. On assiste à la montée en puissance de la révolte, à sa répression par l'armée du Shah (avec emprisonnements arbitraires et torture à la clef...), à sa récupération par les islamistes et à la mise en place du nouveau gouvernement, ainsi qu'à la guerre avec l'Irak qui a suivi la révolution, avec toutes les privations et la peur qui en découlent. J'ai trouvé ces passages à la fois effrayants et attristants, bien évidemment, mais aussi passionnants, car j'ai depuis quelques temps l'envie d'approfondir mes connaissances historiques et géopolitiques et cette lecture m'a permis d'en savoir plus sur cette période.

Le Voile de Téhéran est un donc récit à la fois émouvant et enrichissant. J'ai réellement été happée par ce livre, et je me suis énormément attachée au personnage de Massoumeh, partageant ses joies et ses peines, et tremblant avec elle dans ses moments de crainte. Si je devais vous recommander une seule lecture parmi toutes celles que je vous présente dans cet article, c'est celle-ci!



Janvier: Cent Ans de Herbjorg Wassmo
Ayant pris du retard sur ma lecture de novembre, je n'ai pas participé à l'édition de décembre, mais je pense que je n'ai pas manqué grand chose car les retours que j'ai lus sur le groupe Facebook du club à propos du livre choisis n'étaient pas très élogieux. Je suis donc directement passée à la lecture de janvier, qui mettait en avant des auteurs du nord de l'Europe.

Cent ans, c'est quatre générations. Quatre femmes, liées par le sang, depuis Sara-Susanne, l'intrépide arrière grand-mère qui servit de modèle pour une fresque dans une église au nord de la Norvège, jusqu'à la jeune Herbjorg, qui couche tous ses secrets dans son carnet, en se cachant pour ne pas être vue de "lui". Et au milieu, il y a Elida, la grand-mère, qui a quitté les fjords pour la capitale, suivant son mari malade et bouleversant tous ses liens familiaux, et Hjordis, la mère, en manque de repères, manque qui se fera d'ailleurs cruellement ressentir sur la petite Herbjorg. Quatre femmes dont on suit le destin, lit les pensées et pénètre les sentiments, scrute les choix et leurs conséquences sur le reste de la lignée, observe leurs rapports, leurs failles, en un mot, leurs vies. Et en filigrane, c'est aussi l'histoire de la Norvège qui se dessine, avec ses fjords coupés du reste du monde en hiver, son soleil de minuit, et sa capitale si différente des grands espaces du nord.

J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture. Globalement, je l'ai plutôt appréciée, même si là encore on est sur un genre très différent de ce dont j'ai l'habitude. Mais j'ai mis énormément de temps à venir à bout de ce livre, j'ignore pourquoi. Peut-être parce qu'à cette période de l'année j'avais assez peu de temps pour la lecture, étant souvent en déplacement professionnel. La lenteur du récit a probablement joué aussi, tout comme le fait que certains passages se sont avérés assez obscurs à mes yeux. J'ai en effet parfois eu du mal à comprendre pleinement les émotions et réactions de certains protagonistes, comme s'il me manquait un niveau d'interprétation. J'ignore si cela est dû à une différence culturelle entre la Norvège et la France, ou si le problème venait simplement de moi, si j'ai manqué d'empathie et de subtilité. J'ai tout de même ressenti de l'attachement pour les personnages de Sara-Susanne et Elida, qui sont celles dont la vie est la plus décrite dans le livre. En alternant les points de vue des quatre femmes, on peut constater quelles pensées les ont amenées à privilégier un chemin plutôt qu'un autre, et voir de quelle manière leurs choix étaient perçus et compris (ou non) par leur entourage, ainsi que la façon dont ces décisions ont joué dans la construction identitaire de leur descendance.

J'ai également apprécié le voyage à travers les fjords norvégiens au début du XXe siècle, et la découverte du quotidien des habitants dans ces zones rurales au climat rude. Là bas, les bateaux forment les seuls liens avec le reste du pays, la pêche est une activité vitale et les déplacements des bancs de poissons sont guettés avec attention, le sel est une denrée essentielle (notamment pour la conservation des produits de la pêche), et le retour du printemps est attendu avec impatience chaque année. J'avais en tête les images d'un monde sauvage et d'une nature indomptable, bien loin de celle que je connais même au plus fort de notre hiver beaucoup plus clément, et cette lecture a exercé sur moi un fort pouvoir d'évasion. Au final, c'est un livre qui s'est avéré plutôt agréable malgré sa longueur et ses quelques passages impénétrables, et je crois qu'en fin de compte cette lenteur a fait écho au sentiment de ralentissement qui m'a habité durant l'hiver.



Avril (mai) : L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
J’ai ensuite séché le club lecture pendant deux mois, tant j’ai mis de temps à finir le livre de janvier, ce qui m’a sans doute un peu démotivée, inconsciemment. Le fait que les thèmes de février et mars ne m’attiraient pas plus que ça n’a probablement pas aidé. Et puis, en avril, le livre proposé était L’ombre du vent, le premier ouvrage de Carlos Ruiz Zafon. D’un coup, mon intérêt pour le club s’est réveillé, car j’étais ravie de lire une nouvelle œuvre de cet auteur que j’avais découvert quelques mois plus tôt, lors de l’édition d’Halloween. Malheureusement, j’ai mis du temps à me procurer ce livre car il était déjà emprunté à la bibliothèque, et je n’ai donc pu le lire qu’au mois de mai, à la place de l’ouvrage proposé pour ce mois (un recueil de nouvelles de Sherlock Holmes, que j’aurais apprécié lire car ma dernière rencontre avec les écrits de Sir Conan Doyle dataient d’il y a des années, mais de toute façon la médiathèque ne possède pas ce livre, alors ça sera pour une prochaine fois!)

Ce roman narre les aventures du jeune Daniel, dont le père, libraire, l’emmène un jour dans un lieu secret appelé Cimetière des Livres Oubliés, et lui propose de choisir un ouvrage dans la gigantesque bibliothèque qui se dévoile sous ses yeux. Daniel se retrouve ainsi en possession de L’Ombre du Vent, le dernier roman de Julian Carax, un mystérieux auteur qui n’a jamais connu le succès malgré la grande qualité de ses écrits. Plus étrange encore, un homme au visage brûlé s'acharne à détruire par le feu tous les exemplaires des ouvrages de Julian Carax. Daniel va alors chercher à percer les ombres qui planent sur le passé de l'écrivain, sans se douter qu'il va réveiller d'anciennes rancœurs et se retrouver au coeur d'une dangereuse chasse à l'homme...

Alors c'est très simple, j'ai ADORÉ ce livre et je crois que je suis définitivement conquise par la plume de Carlos Ruiz Zafon! J'y ai retrouvé l'ambiance mystérieuse et poétique de Marina, même si l'histoire est un brin moins fantastique cette fois-ci. De plus, comme je me suis déjà rendue plusieurs fois à Barcelone ces dernières années, j'ai eu l'impression de voyager en terrain connu avec ce livre, tout en découvrant une nouvelle facette de la ville, celle-ci semblant presque être une entité vivante, peuplée de légendes, de fantômes et d'ombres du passé, et réagissant aux émotions des protagonistes. J'ai apprécié les différents personnages, chacun avec leurs blessures qui ont façonné leur existence, le suspense maintenu du récit, les touches de fantastique très bien dosées, mais aussi l'aspect "roman d'initiation" puisqu'on suit Daniel (ainsi que Julian Carax, qui est à la fois miroir et catalyseur des émotions du héros) à travers son adolescence et la découverte de ses sentiments, le tout narré avec beaucoup de beauté et de sensibilité. Et comme pour Le voile de Téhéran, j'ai découvert une partie de l'histoire que je connais très peu, à savoir la guerre civile Espagnole, ce qui m'a donné encore une fois envie de me plonger dans un livre d'histoire. En bref, un vrai coup de coeur, et je suis ravie de savoir qu'il existe deux autres livres mettant en scène Daniel et le Cimetière des Livres Oubliés (voire même trois autres, en réalité, mais le dernier n'a malheureusement pas été traduit, ou du moins pas encore) que je vais m'empresser de dévorer!



Juin :L’été sauvage d’Elin Hilderbrand
Et on termine ce bilan avec le livre du mois dernier, encore une fois totalement différent de ce que j'ai l'habitude de lire, mais qui s'est avéré très divertissant pour ce début d'été (légèrement interrompu par une parenthèse automnale, je vous l'accorde...).

Birdie Cousins, cinquantenaire fraîchement divorcée, se consacre corps et âme aux préparations du mariage de sa fille Chess, quand celle-ci l'appelle en pleine nuit pour lui annoncer qu'elle a rompu ses fiançailles, sans aucune explication supplémentaire. Pour aider Chess à surmonter cette épreuve, Birdie l'emmène un mois dans leur maison de vacances sur l'île de Tuckernuck, en compagnie de son autre fille Tate et de sa soeur India. Là bas, les quatre femmes devront faire face à leurs sentiments et a leurs doutes, et l'été s'avérera plus mouvementé que prévu...

À ma grande surprise, j'ai trouvé cette lecture très agréable, alors que je n'aime habituellement pas ce genre d'histoires parfois trop culcul à mon goût. Certes, c'est un roman qui parle d'amour, mais ce que j'ai apprécié, c'est qu'il montre plusieurs incarnations de ce sentiment, à différents âgés de la vie, de façon réaliste et pas (trop) mièvre. Et au delà de l'amour, ce livre traite également de relations familiales, de deuil, de dépression, de jalousie, de mauvaises décisions et de seconde chance, bref, de tout un panel de sentiments et d'événements qui surviennent dans une vie. Chaque chapitre présente alternativement le point de vue d'une des quatre femmes, et j'ai trouvé très intéressant de se plonger tour à tour dans les pensées des unes et des autres, de voir comment elles se percevraient, aussi bien elles-mêmes qu'entre elles, parfois avec justesse, parfois non, montrant qu'on ne peut jamais réellement connaître quelqu'un, fût-il de la même famille. Le personnage de Tate est probablement celui qui m'a inspiré le plus de tendresse, même si je l'ai trouvée légèrement maladroite et caricaturale, car, sous certains aspects, je pense m'être un peu identifiée à cette trentenaire peu sûre d'elle qui se voit avec la maturité émotionnelle d'une adolescente. Seule la fin m'a un peu moins plu, avec l'apparition d'un protagoniste très caricatural, et un happy end beaucoup trop dégoulinant de guimauve à mon goût. Au final, c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui m'a réellement changé de mes habitudes, mais il est peu probable que je lise spontanément d'autres œuvres de cette auteure car je ne raffole pas de ce genre de récits et je pense avoir fait le tour de la question avec celui-ci.

En conclusion, j'ai passé une très bonne année avec le Club Lecture MS, car j'ai globalement apprécié tous les livres qui nous ont été proposés, ou en tout cas je n'en ai réellement détesté aucun, même si j'ai peiné un peu sur certains. Mon objectif en participant au club était de sortir de ma zone de confort, et on peut dire que j'ai été servie puisque seulement deux des titres parmi tous ceux que j'ai lus (plus un troisième que j'ai choisi dans la liste d'Octobre) appartenaient à un genre que j'ai l'habitude de lire. La grande majorité des auteurs présentés m'étaient inconnus, et s'il y en a que je ne relirai probablement pas (Erin Hilderbrand ou Herbjog Wassmo), il est certain que les oeuvres de Carlos Ruiz Zafon feront partie de mes futures piles à lire tant j'ai adoré sa plume! J'ai aussi connu un grand moment d'émotion avec Le Voile de Téhéran, et je pense que je vais me pencher sur le reste de la sélection un de Novembre car tous les ouvrages en lice avaient l'air passionnants!

Voilà donc pour mon bilan de lectures avec le club! Si t'as tenu jusqu'ici, sache que tu mérites d'avoir un super karma pour tes trois prochaines réincarnations à venir ^^ et si jamais t'es encore motivé, reviens dans quelques jours parce que je vais faire un post sur ma pile à lire de l'été (mais promis, ça sera beaucoup moins long!) 

En attendant, n'hésitez pas à me partager vos coups de coeur littéraires de l'année en commentaires, je suis toute ouïe (j'ai plutôt intérêt après le pavé que j'ai pondu haha!). Belle soirée à tous!