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lundi 24 janvier 2022

Soupe de lentilles, potimarron et pak choy au curry rouge

S'il y a bien un mois plein de contradictions en cuisine, du moins sur internet, c'est le mois de janvier. D'un côté on a la team galette, qui rivalise d'inventivité pour proposer sans cesse de nouvelles déclinaisons, et de l'autre la team détox qui a pour objectif "d'éliminer les excès des fêtes". Même France Inter s'y est mis l'autre jour avec une émission sur les jeûnes, les mono-diètes et autre joyeusetés (lol). Au vu du sujet de mon article, on pourrait se dire que je joue dans la deuxième catégorie, mais PAS. DU. TOUT !

Alors, on va mettre les choses au clair tout de suite : les détox, c'est de la fumisterie marketing qui ne repose sur aucune preuve scientifique. Le corps humain est déjà équipé d'un foie et d'une paire de reins qui lui permettent de filtrer les toxines au quotidien (sauf cas particulier de maladies hépatiques ou rénales), donc il n'a absolument pas besoin d'une cure de jus gingembre/spiruline/champignons adaptogènes/poudre de fées.



Quant aux "excès des fêtes", eh bien... Oui, il est probable que vous ayez un peu abusé sur la bouffe à Noël (du moins si vous n'aviez pas le Covid comme moi), et alors ?... C'est fait pour ça les repas de fête non ? L'équilibre alimentaire, c'est quelque chose qui se construit sur la durée, pas sur deux semaines dans l'année, le corps est capable de se réguler tout seul, alors on arrête de paniquer. Manger un peu moins après les fêtes parce qu'on a pas faim après les gros repas et qu'on sent que notre système digestif a besoin d'un peu de repos, oui, mais se mettre au régime dès le 1er janvier et écrire "perdre 2 kilos" dans sa liste de bonnes résolution qu'on ne tiendra pas, c'est non. Et puis, franchement, si vous avez réellement pris du poids à Noël, c'est pas grave. Non, vraiment, je vous assure. Ca ne fait pas de vous quelqu'un de moins bien. Ca ne change pas la personne que vous êtres. Ca ne vous rend pas moins digne d'affection. Et à moins que vous n'ayez un diabète et un taux de cholestérol qui crèvent le plafond, ça ne met pas votre santé en danger. Donc vraiment, ça ne change rien à votre vie, même si on nous a fait croire le contraire depuis le début de notre existence ou presque. On reparlera de tout ça dans un autre post, si j'arrive à finir de l'écrire.


Bref, vous l'aurez donc compris, si je poste une recette de soupe en janvier ce n'est donc pas dans une optique de détox mais simplement parce que : 

1) attention scoop : c'est l'hiver et on se caille (surtout ici en Alsace. Les gens qui vivent dans le Sud et qui se plaignent d'avoir 12°C en janvier, vous savez pas de quoi vous parlez. Et c'est une béarnaise qui vous dit ça !)

2) j'adore la soupe

3) c'est mon blog ici donc jfais ske jveux et si je veux poster une recette de soupe eh ben je poste une recette de soupe okay ?!

4) celle-ci en particulier, elle est vraiment très très très bonne, avec ses morceaux de potimarron bien tendres dont la douceur se marie à merveille avec le lait de coco et la pâte de curry. Les lentilles, source de protéines et de fer, font de cette soupe un vrai repas complet, on joue pas dans la même catégorie que le bouillon aux vermicelles de mamie ! Le pak choy, c'est pour la petite touche de vert, parce qu'un plat végane sans herbe dedans c'est contraire à la loi. Non, en vrai c'est tout simplement parce que c'est un de mes légumes préférés en ce moment donc j'en mets un peu partout mais vous pouvez sans problème le remplacer par des épinards ou des blettes si vous n'en avez pas, ça apporte un contraste de textures sympa. On ne fait surtout pas l'impasse sur le jus de citron vert au moment du service, il vient vraiment réveiller toutes les saveurs de la soupe, et en plus il aide à améliorer l'absorption du fer contenu dans les lentilles. Et bien sûr, on finit avec de la coriandre fraîche, du moins pour ceux qui aiment, les autres vous avez le droit d'aller engueuler vos parents de vous avoir refourgué du matériel génétique défectueux qui vous fait confondre son goût fabuleux avec celui du savon. Si avec tout ça je vous ai pas donné l'envie de lâcher votre bol de bouillon détox au radis noir, je sais pas ce qu'il faut de plus !


Quelques précisions sur les ingrédients pour finir. Concernant la pâte de curry thaï : elle s'achète bien évidemment en épicerie asiatique, mais elle peut aussi se trouver en grandes surfaces, au rayon cuisines du monde. Vérifiez bien les ingrédients car certaines peuvent contenir de la sauce de poisson ou de la pâte de crevettes. Il existe plusieurs variétés de pâtes de curry, je suis loin de toutes les connaître et de pouvoir dire la différence entre chaque, donc je ne peux pas affirmer que toutes conviennent pour cette recette, mais ici vous pouvez sans crainte utiliser de la pâte de curry verte ou jaune (la variété est généralement bien identifiée sur l'étiquette). Attention, c'est un condiment souvent assez piquant (et la verte encore plus que la rouge), donc allez-y mollo si vous ne connaissez pas cet ingrédient, surtout si le bocal est neuf. De toute façon, le gingembre, l'ail et la citronnelle créent déjà une bonne base aromatique, et la pâte de curry est très parfumée, donc même si vous en mettez peu votre soupe ne sera pas fade. Au besoin, vous pouvez toujours en rajouter au fil de la cuisson, en la diluant dans un peu d'eau au préalable. Le sucre et le jus de citron vert vont aider à tempérer un peu le piquant (et puis bon, le piment en hiver ça réchauffe !). Pour la citronnelle, là aussi elle se trouve en épicerie asiatique, fraîche et entière ou surgelée et hachée, et Picard en vend également. Vous pouvez remplacer le potimarron par de la courge butternut, de la patate douce ou même des carottes, et le pak choy par des épinards ou des blettes, peut-être même par du chou chinois, du chou vert ou du chou kale ou cavolo nero. Pour les trois derniers, il faudra adapter le temps de cuisson car leurs feuilles sont plus dures.


Soupe de lentilles, potimarron et pak choy au curry rouge {végane, sans gluten, sans soja}
Pour 2 à 3 personnes en plat principal :
- 250 g de potimarron (ou butternut ou patate douce, ou carottes)
- 75 g de pak choy (ou blettes ou épinards, ou chou chinois, ou kale, cavolo nero ou chou vert)
- 75 g de lentilles brunes sèches 
- 1 cs de pâte de curry rouge (à doser selon votre résistance au piment)
- 1 gousse d'ail
- 1 morceau de gingembre frais de la taille de la gousse d'ail
- 1 tige de citronnelle (ou 1 cs de citronnelle hachée surgelée)
- 200 ml de lait de coco
- 300 ml de bouillon de légumes
- 1 cc sucre
- huile végétale neutre
- pour servir : coriandre fraîche, citron vert

Faire cuire les lentilles dans une casserole d'eau bouillante jusqu'à ce quelles soient tout juste tendres (10 à 15 minutes). Égoutter et réserver.

Couper le potimarron en tranches fines (3 mm). Il n'est pas nécessaire de le peler. Nettoyer le pak choy et découpez les plus grandes feuilles en lamelles si nécessaire.

Râper ou hacher finement l'ail et le gingembre. Retirer les feuilles externes dures de la tige de citronnelle et couper le haut de la tige pour ne garder que le bulbe tendre. L'écraser avec le plat du couteau et le hacher finement.

Dans une casserole, faire revenir l'ail, le gingembre, la citronnelle, et la pâte curry dans un peu d'huile à feu moyen en remuant constamment jusqu'à ce qu'ils embaument. Ajouter le lait coco et le bouillon en grattant le fond de la casserole pour récupérer tous les aromates. Porter à ébullition.

Ajouter les tranches de potimarron, puis baisser le feu et cuire à couvert pendant 10 min. Si besoin vous pouvez ajouter un peu plus de pâte de curry diluée dans un peu d'eau à ce stade.

Ajouter les lentilles, le sucre et laisser cuire encore 10 min.
 
Ajouter le pak choy et cuire 2 minutes supplémentaires. Si vous utilisez du chou kale, cavolo nero ou chou vert, adaptez le temps de cuisson car les feuilles sont plus dures.

Gouter et rectifier l'assaisonnement. Servir parsemé de coriandre fraîche et d'un trait de jus de citron vert.

mercredi 10 février 2021

Ravioles aux topinambours et huile de truffe

Bon, j'ai raté le coche pour les vœux de nouvelle année, j'ai pas vu passer le mois de janvier. Franchement, quelle arnaque, on fait plus rien de notre vie a cause du Covid et le temps me fil quand même entre les doigts... Bref, même s'il est un peu tard pour ça, je vais parler de mes bonnes résolutions pour 2021 (quoi que, ne doit-on vraiment limiter la prise de bonnes résolutions qu'au mois de janvier ? Vous avez 4h, l'usage de la calculatrice n'est pas autorisé), car c'est l'une d'entre elles qui est à l'origine de cet article. C'est facile à deviner : cette année, j'aimerais faire des pâtes fraîches plus souvent, car j'adore ça. J'ai un laminoir à pates depuis presque 6 ans maintenant et il n'a que trop peu servi, alors que c'est un outil qui m'a longtemps fait rêver (chacun ses rêves, que voulez-vous... je fantasme aussi sur une presse à tortillas et des bols en pierre coréens si vous voulez tout savoir !). Je crois que tout ce temps, je m'étais persuadée que c'était un chantier de faire ses propres pâtes, même avec un laminoir. Alors qu'en fait, ça n'est pas si compliqué ! Certes, les raviolis c'est un peu plus long, mais le jeu en vaut la chandelle, d'autant plus que c'est très difficile de trouver des raviolis frais véganes dans le commerce.



J'ai fait cette recette pour la première fois pour le réveillon de Noël, le premier que je passais sans ma famille en 30 ans d'existence. J'avoue que ça m'a fait un peu bizarre, on a même failli ne rien faire du tout, et puis on a quand même saisi l'occasion de se faire un repas de fête. Après une longue réflexion, on a opté pour des ravioles en entrée. Bon, au départ elles devaient être à la ricotta végétale mais on s'est plantés en achetant le lait de soja, on en a pris du sucré... Heureusement, j'avais des topinambours, je sais plus trop pourquoi j'en avais pris à la Ruche qui dit oui, mais ils ont sauvé notre entrée ! On les a servies avec une poêlée de champignons sauvages, mais elles sont aussi très bonnes avec un filet de crème végétale et de parmesan végane (mon préféré est le NoMuh Rezent de chez Vegusto). Je les ai tellement aimées que je me suis dit qu'elles méritaient leur place ici. En plus, c'est bientôt la Saint-Valentruc et on est d'accord que des raviolis maison c'est hyper romantique, non ? (Bon par contre les topinambours ça donne des gaz, ça c'est de suite beaucoup moins glamour...)


Bon, et puisque j'avais dit en début d'article que j'allais parler de mes bonnes résolutions, en voici la liste complète en plus des pâtes fraîches : faire du tempeh et du seitan plus souvent, essayer de faire des nouilles pour ramen et des nouilles udon maison, réussir le grand écart latéral et facial (pour le second j'ai encore beaucoup de boulot mais je n'ai rien à perdre en me fixant un tel objectif !), réussir mes montées en V inversé et le Superman à la pole dance, lire 25 livres (au moins) et reprendre l'écriture. Voilà, maintenant qu'elles sont publiques, je n'ai plus qu'à m'y tenir !


Ravioles au topinambours et huile de truffe {végétalien, sans soja, sans noix}
Pour 2 personnes en plat principal (ou 4-5 personnes en entrée) :
- 75 g de farine de blé T45
- 75 g de semoule de blé dur (ou de farine de blé T45)
- 150 g d'eau
- 1/4 cc de sel (de préférence kala namak)
- 1 pointe de couteau de curcuma (optionnel, pour la couleur)
-500 g de topinambours
- 1 cc d'huile de truffe
- 1 cs de persil haché
- sel, poivre, noix de muscade au goût

Mélanger la farine, la semoule de blé dur, le sel et le curcuma dans un saladier. Ajouter progressivement l'eau en remuant avec une cuillère en bois. Lorsque toute l'eau a été incorporée, pétrir jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène. Vous pouvez aussi réaliser cette étape au robot.

Couvrir la pâte et laisser reposer 30 min à température ambiante.

Eplucher les topinambours et les faire cuire à la vapeur jusqu'à ce qu'ils soient tendres. Les réduire en purée à l'aide d'une fourchette et laisser refroidir.

Ajouter l'huile de truffe et le persil à la purée de topinambours et assaisonner de sel, poivre et noix de muscade au goût.

Diviser la pâte en 4 morceaux. Etaler finement à l'aide d'un laminoir (je vais jusqu'au cran n°6) ou d'un rouleau à pâtisserie (farinez bien votre plan de travail au préalable).

Disposer une bande de pâte devant soi, déposer des petits tas de farce à intervalles réguliers (environ 1 cc bombée pour des ravioles de 5 cm de diamètre comme sur les photos), mouiller légèrement la pâte au doigt autour de la farce et déposer une autre bande de pâte par dessus. Bien sceller les deux pâtes en chassant les bulles d'air. Découper les ravioles à l'aide d'un emporte-pièce. On peut aussi découper d'abord des disques de pâte, déposer la farce au centre de la moitié d'entre eux et les recouvrir d'un second disque en scellant les bords avec un peu d'eau.

Porter une casserole d'eau salée à ébullition. Y faire cuire les ravioles 3 minutes. Egoutter et servir immédiatement.

dimanche 1 décembre 2019

Bouchées au chutney de pomme et saucisse végétale

Je sais pas si vous avez remarqué, entre les décorations et les marchés qui fleurissent un peu partout, les catalogues dans les boîtes aux lettres, et les montagnes de jouets et de chocolats dans les grandes surfaces, mais c'est bientôt Noël. Si si, je vous assure ! Et qui dit Noël dit... Calendrier de l'Avent ! (Autrement appelé "panico-mètre avant les fêtes" dans ma ma tête...) Depuis quelques années, Natasha du blog Échos Verts invite des blogueuses à proposer des recettes végétales pour attendre le réveillon, et cette fois-ci, j'ai été conviée à la fête ;) c'est donc avec une grande joie que j'ouvre le bal de ce calendrier de l'Avent 2019 sur un thème qui me parle à fond... L'apéroooooooo !



Je vous propose des bouchées au chutney de pomme et saucisse végétale. Alors ouais, le nom ne vend pas du rêve, mais j'ai pas trouvé mieux... Faites-moi part de vos idées si vous en avez ! Le point de départ de cette recette, vous le devinez peut-être, c'est le boudin aux pommes. J'ignore pourquoi j'ai pensé à ce plat parce qu'il ne m'attire pas du tout (mais alors pas DU TOUT!), mais ma grand-mère adore ça et il me semble qu'elle en mange en période de fêtes. Enfin bon, peu importe ! J'ai aussi voulu apporter une note plus épicée, inspirée par les chutneys que l'on sert avec du foie gras faux gras en cette saison. D'ailleurs, si vous ne trouvez pas de saucisse végétale qui vous convient (j'utilise les Saucisses à griller de la marque Taifun mais je pense que les Végé'Bavaroises de chez Wheaty peuvent aussi être utilisées), vois pouvez les remplacer par de petits cubes de terrine végétale, ou tout simplement par du tofu fumé assaisonné d'un peu de noix de muscade. J'espère que cette recette vous plaira et s'invitera à votre table pour les fêtes ! Et rendez-vous demain chez Patate et Cornichon pour le deuxième round ;)



PS : vous pouvez retrouver les recettes des calendriers de l'Avent des années précédentes ici (buches de Noël) et (gourmandises à offrir), et si comme moi vous êtes une boule de nefs à l'approche des fêtes, alors le calendrier de l'Avent pour prendre soin de soi est fait pour vous ! Comme pour les années précédentes, vous pourrez télécharger un e-book contenant toutes les recettes du cru 2019 une fois que Noël sera passé.



Bouchées au chutney de pomme et saucisses végétales {Végétalien, option sans soja, option sans noix}
Pour une douzaine de bouchées :
Chutney :
- 1 gros oignon
- 1 cs de sucre blond
- 350 g de pommes
- ½ cc + ¼ cc de gingembre en poudre
- ½ cc de coriandre en poudre
- ¼ cc de cannelle
- ¼ cc de garam massala (ou de cannelle + 1 généreuse pincée de cardamome)
- 2 cs de vinaigre balsamique blanc ou de vinaigre de cidre
- 25 g de cerneaux de noix (omettre pour une version sans noix)
- huile végétale ou margarine
- sel


Bouchées :
- un paquet de feuilles de brick (environ 10 feuilles)
- 3 saucisses végétales (pour cette recette, je conseille particulièrement les Saucisses à Griller de la marque Taifun) ou à défaut 175 g de tofu fumé + 1 pincée de noix de muscade, ou de terrine végétale façon faux gras
- huile végétale
- poivre fraîchement moulu
- coriandre fraîche (optionnel)

Préparation du chutney : peler et découper l'oignon en fines lamelles. Peler et épépiner les pommes et les couper en petits dés. Concasser grossièrement les noix.

Faire chauffer un peu d'huile ou de margarine à feu vif dans une poêle. Y ajouter l'oignon avec 1 cs de sucre et une pincée de sel. Faire dorer l'oignon quelques minutes, en remuant régulièrement.

Quand l'oignon est doré, déglacer avec 50 ml d'eau et baisser le feu. Laisser compoter à feu doux environ 15 min en remuant de temps en temps, et en rajoutant un peu d'eau au fur et à mesure si nécessaire. L'oignon doit être tendre et translucide. Réserver.

Dans la même poêle, faire chauffer un peu d'huile et de margarine à feu vif et faire dorer les cubes de pomme quelques minutes.

Ajouter ½ cc de gingembre en poudre, ½ cc de coriandre en poudre et ¼ cc de cannelle. Bien mélanger pour enrober les dés de pomme.

Ajouter 50 ml d'eau et baisser le feu. Laisser compoter une quinzaine de minutes, jusqu'à ce que les pommes soient tendres et l'eau évaporée, en écrasant grossièrement les dés avec la spatule. Le mélange doit garder un peu de texture et non pas être une compote totalement lisse.

Porter à nouveau à feu vif, ajouter l'oignon, les noix, ainsi que ¼ cc de gingembre et ¼ cc de garam massala dans les pommes et bien mélanger. Déglacer avec le vinaigre, puis retirer du feu et laisser tiédir.

Préparation des bouchées : découper chaque feuille de brick en 4. Badigeonner un quart d'un peu d'huile et l'enfoncer dans un moule à muffin. Faire de même avec deux autre quarts dans le même moule, puis répétez l'opération pour les moules suivants.

Enfourner les coques en feuille de brick pour 10 min à 180°C. Bien surveiller la cuisson : retirer du four lorsque les bords sont dorés et croustillants. Réserver.

Détailler les saucisses végétales en lamelles (ou le tofu en dés) et les faire poêler dans un peu d'huile, jusqu'à ce qu'elles soient dorées. Vous pouvez assaisonner le tofu d'un peu de noix de muscade si vous le souhaitez. Si vous utilisez de la terrine végétale, sautez cette étape.

Déposer une cuillerée de chutney tiède au fond de chaque coque en feuille de brick, garnir de saucisses végétales, saupoudrer de poivre fraîchement moulu et ajouter un peu de coriandre fraîche si désiré et servir immédiatement.

Le chutney peut être préparé 3 jours à l'avance et conservé au frais dans un récipient fermé (il n'en sera d'ailleurs que meilleur!). Le jour J, on peut préparer les coques de brick jusqu'à quelques heures à l'avance, et les conserver à l'air libre. Les bouchées restantes peuvent se conserver 2 à 3 jours au frais, et être réchauffées rapidement au four.

jeudi 14 février 2019

Haricots blanc au chorizo végétal et fenouil caramélisé

Je sais, je sais, vous vous dites que j'ai complètement pété les plombs pour vous proposer une recette de haricots le jour de la Saint Valentin. Bah ouais quoi, les haricots, c'est pas hyper glamour, ça fait péter, on a vu plus romantique quand même... Mais vous savez quoi? À moins que vous ne vous appeliez Valentin, auquel cas je vous souhaite une bonne fête, je m'en tamponne le coquillard avec une feuille de monstera deliciosa, de cette énième fête commerciale qui vise à nous faire acheter des trucs dont on a pas besoin. J'ai jamais vraiment accordé d'importance à cette fête, mais cette année elle me sort par les yeux puissance 1000.


Alors OK, si la St Valentin c'est votre délire et que vous aimez consacrer cette journée à la personne que vous aimez, mettre de la lingerie sexy, y aller à fond sur les bougies, offrir du chocolat ou que sais-je, eh bien faites-vous plaisir, tant que c'est VOUS qui l'avez décidé. Mais si vous pouviez privilégier les cadeaux éthiques ou les expériences plutôt qu'une nouvelle machine à café, c'est quand même cool.


Mais moi, j'en peux plus, de l'aspect hyper oppressif, sexiste, et hétéronormé de cette célébration. J'en peux plus de voir des pubs avec des nanas en lingerie, comme si on devait toutes s'offrir docilement et joliment emballées à nos mecs ce soir. Et pendant ce temps, elles sont où, les pubs avec des gars à moitié à poil, hein?


D'ailleurs, à eux aussi on leur met la pression, pour qu'ils nous organisent une journée parfaite et nous couvrent de cadeaux (censés répondre à nos désirs les plus profonds alors qu'ils sont souvent plus sexistes les uns que les autres...), alors qu'on sait toutes qu'on préférerait qu'ils fassent leur part de tâches ménagères plutôt que de nous offrir une énième paire de boucles d'oreilles. Et puis, on en parle, du coût écologique désastreux des roses en plein hiver, ou de l'or et autres métaux précieux ?


J'en peux plus qu'on érige le couple en modèle absolu de bonheur (et par là j'entends le couple blanc et hétérosexuel, dites-moi un peu combien de couples homosexuels ou de couleur vous avez compté sur les pubs?...) et de la pression qu'on met sur les célibataires, qu'ils le soient par défaut ou par choix, ou sur tous les gens malheureux dans leur relation, que ce soit de leur fait ou de celui de leur couple.


Parce que non, le couple ne fait pas tout. J'aimerais vous servir des belles phrases comme "all you need is love", j'aimerais même y croire moi même, mais mon expérience personnelle me fait dire que ce n'est pas toujours vrai. Si la Saint-Valentin à un goût particulièrement amer dans ma bouche aujourd'hui, c'est parce que cela fait 6 mois que mon ex-compagnon a choisi de s'oter la vie, et ce malgré tout l'amour qu'on avait l'un pour l'autre, malgré tout ce qu'on avait vécu ensemble et qu'on aurait pu vivre. Alors en cette journée soit-disant réservée aux amoureux, j'aimerais vous dire de vous aimer vous-mêmes avant toute chose, car vous êtes la personne la plus importante de votre vie.


Haricots blancs au chorizo végétal et fenouil caramélisé {végétalien, sans soja, sans noix}
Pour 4 personnes :
- 200 g de haricots blancs secs trempés toute une nuit ou 400 g de haricots blancs frais
- 1 oignon
- 1 morceaux de branche de céleri d'environ 7 cm
- 1 carotte moyenne
- 2 gousses d'ail
- 1 feuille de laurier
- 2 branches de thym
- 2 clous de girofle
- 50 g de chorizo végétal (maison ou du commerce), ou à défaut 1/2 cc de piment fumé
- 2 gros bulbes de fenouil
- 1 cs de sucre roux
- huile d'olive
- sel et poivre
Pelez l'ail, l'oignon et la carotte. Coupez l'oignon en quarts et plantez un clou de girofle dans chaque. Coupez la carotte en quatre dans la longueur puis en longs bâtonnets (environ de la même taille que la branche de céleri)
Découpez le chorizo en rondelles.
Placez les haricots, le chorizo, l'ail, l'oignon piqué de clous de girofle, la carotte, le céleri, le thym et le laurier dans une cocotte minute ou une grande casserole. Ajoutez 1 litre d'eau. Faites cuire les haricots 45 min minutes à la cocotte, ou 1h30 dans de l'eau bouillante.
Retirez le thym, le laurier et les clous de girofle après cuisson. Réservez les rondelles de chorizo à part. Égouttez les haricots et réservez l'eau de cuisson.
Découpez le fenouil en quarts en conservant la base pour que les différentes couches restent attachées.
Dans une sauteuse, faites chauffer 2 cs d'huile d'olive. Ajoutez le sucre et déposez les morceaux de fenouil en une seule couche. Laissez caraméliser à feu vif puis retournez pour faire dorer de tous les côtés.
Ajoutez environ 2 cm d'eau de cuisson des haricots dans la poêle, portez à ébullition puis couvrez et baissez le feu. Laissez mijoter le fenouil à feu doux pendant une quinzaine de minutes, en le retournant à mi-cuisson, jusqu'à ce qu'il soit tendre. Réservez.
Faites sauter les rondelles de chorizo dans la même poêle jusqu'à ce qu'elles soient croustillantes. Ajoutez les haricots cuits (avec l'oignon, l'ail, le céleri et la carotte), salez et poivrez, puis déposez le fenouil caramélisé sur le dessus.  Mouillez avec un peu de liquide de cuisson et portez le tout à température. (Le reste du liquide de cuisson peut être utilisé comme bouillon dans une soupe)
Servez chaud arrosé d'un filet d'huile d'olive.

jeudi 7 février 2019

Quiche au potimarron et pesto // Red kuri squash and pesto quiche

Si vous me suivez sur les Instagram, vous n'avez probablement pas raté le scoop, tant j'ai soulé tout le monde avec ça : j'ai la grippe. Enfin, du moins, je l'ai au moment où je rédige ce post et j'espère qu'elle sera passée au moment de sa publication. Désolée à tous ceux à qui j'ai rebattu les oreilles avec cette info d'une importance absolument (pas) capitale, mais j'aime vraiment pas être malade (qui aime ça, en même temps ?!) et je me transforme en Caliméro dans ce genre de moments... (EDIT : au moment de la publication de ce post, ma grippe est bel et bien terminée, en revanche elle a entre temps muté en sinusite carabinée qui m'a endolori toute la pommette droite pendant 3 jours, et maintenant elle migre vers le côté gauche. Si jamais vous croisez mon système immunitaire, dites-lui de rentrer à la maison SVP)


Bon, du coup vous m'en voudrez pas pour le manque total d'inspiration pour le texte de ce post, hein. Je vous dirai juste que le mélange potimarron + pesto, ça déboite (je l'avais déjà mis en scène ici). C'est d'ailleurs dans une tarte salée que j'ai découvert cette association pour la première fois, grâce à une recette issue du livre Variations Potimarron de Cléa. Je l'ai couplée à ma recette de quiche végane favorite, la tarte crémeuse carotte/curry dans Vegan de Marie Laforêt, que j'ai légèrement adaptée pour l'occasion. Et paf! Ça ne fait des Chocapic mais plutôt ma nouvelle quiche préférée de l'hiver (pardon pour l'humour pas drôle, mais j'ai la grippe, vous aviez compris hein?)



Quiche au potimarron et pesto {végétalien, option sans gluten, option sans noix}
Pour une tarte (4 personnes)
- 150 à 200 g de potimarron (poids sans graines)
- 150 à 200 g de tofu ferme (vous pouvez utiliser le tofu-carton Bjorg ou Céréal pour cette recette)
- 200 ml de crème végétale (ou de lait végétal + 1 cs de fécule)
- 150 ml de lait végétal
- 2 cs de fécule de maïs ou de pomme de terre
- 3 cs de pesto végane (vérifiez qu'il ne contient pas de noix de cajou si vous êtes allergique aux noix, c'est souvent le cas de ceux du commerce)
- 1 pâte brisée végane,sans gluten si besoin (je fais la mienne en mélangeant 150 g de farine, 5 cs d'huile d'olive, 1 pincée de sel, et un peu d'eau ajoutée graduellement pour obtenir une pâte homogène)
- sel et poivre

Réserver quelques tranches de potimarron pour le dessus de la tarte et râper grossièrement le reste (inutile de le peler, la peau est parfaitement comestible une fois cuite).

Émietter le tofu dans un bol et ajouter le reste des ingrédients de la garniture (crème, lait, pesto, fécule), ainsi que le potimarron râpé. Mixer brièvement au mixeur plongeant (ou dans un robot culinaire). Rectifier l'assaisonnement au goût.

Étaler la pâte et foncer un moule à tarte. Verser l'appareil dans la pâte et répartir les lamelles de potimarron réservées sur le dessus.

Cuire 30 à 45 min dans un four à 180°C. Le dessus de la tarte doit être bien doré et les tranches de potimarron fondantes. Servir à la température désirée, la tarte est aussi bonne chaude que tiède ou froide.


Red kuri squash and pesto quiche {vegan, gluten-free option, nut-free option}
Makes 1 quiche (serves 4)
- 150 to 200 g red kuri squash (weighted without the seeds)
- 150 to 200 g firm tofu
- 200 ml vegan creamer (or use 200 ml plant milk + 1 tbsp starch)
- 150 ml plant milk
- 2 tbsp potato or corn starch
- 3 tbsp homemade or storebought vegan pesto (make sure it doesn't contain cashew if you're allergic to nuts)
- 1 pie crust, gluten-free if needed (I make mine by combining 150 g all purpose flour, a pinch salt, 4 tbsp olive oil and a bit of water, added gradually while kneading until I get a soft and not sticky dough)
- salt and pepper to taste

Keep a few slices of the squash for decorating the quiche and coarsely grate the remaining part (no need to peel it, the skin is edible once cooked).

In a wide bowl, crumble the tofu. Add in the other ingredients of the filling (creamer, milk, pesto, starch) and the grated squash. Blend briefly with a hand blender or in a food processor. Season to taste.

Roll the dough and line a pie dish with it. Pour the filling into the crust and top with the reserved squash slices.

Bake for 30 to 45 minutes at 180°C (360F). The top of the quiche must be golden and the squash slices tender. Serve at the desired temperature, the quiche is equally good hot, warm or cold.

jeudi 24 janvier 2019

Crème de fenouil à l'amande et citron confit // Cream of fennel with preserved lemon and almond butter

Eh bien, heureusement qu'on a jusqu'à fin janvier pour présenter nos voeux, parce que je suis sacrément à la bourre cette année! Il faut dire que je n'accorde habituellement pas une importance phénoménale au nouvel an et à toutes les traditions qui vont avec. Bien sûr, c'est une occasion de faire la fête, mais comme en général tous les restos/bars/cinés/boîtes sont pleins à craquer, ça a plutôt tendance à me gaver qu'autre chose (#vismaviedintrovertie #jaimepaslesgens). Cependant, cette année, je peux vous dire que j'étais plus qu'heureuse de laisser 2018 derrière moi. Ce fut sans conteste la pire année de ma vie, et pourtant j'avais déjà connu un réveillon plus que morose en 2016 et je ne pensais pas pouvoir faire pire... On oublie donc l'idée du bilan 2018 hein, vous m'en voudrez pas, et on passe directement à 2019 qui aura au moins l'avantage d'être forcément meilleure. J'espère que vous (et moi!) traverserez cette nouvelle année avec des papillons dans le ventre et des étoiles dans les yeux, que vous profiterez de tous les bons moments qu'elle vous apportera, que vous vivrez en paix avec vous mêmes et vos convictions, et parce que la vie ne prévient jamais avant d'envoyer des parpaings dans la face, de trouver en vous et en ceux qui vous entourent la force de traverser toutes les épreuves qui se présenteront à vous (même si je vous souhaite évidemment de n'en rencontrer aucune !)


Venons-en maintenant à la recette du jour. Une soupe toute douce, parfaite après une orgie de chocolat/bûche/galette des rois (d'ailleurs, vous trouvez pas que la galette des rois tombe à pic pour nous faire oublier nos bonnes résolutions toutes fraîchement actées ? Coïncidence ? Je ne peux se pas...) Je sais bien que le fenouil est un légume assez mal aimé, moi même je n'étais pas très pote avec lui pendant longtemps, mais bien cuisiné, je vous jure que c'est un régal ! Ma première rencontre avec son goût anisé a eu lieu quand j'avais une dizaine d'années, tout au plus, lorsque j'ai goûté aux feuilles de celui qui poussait dans le jardin de ma tante. Je n'étais déjà pas convaincue par l'odeur, et au goût ce fut encore pire! J'ai immédiatement détesté ce légume, et comme ma mère n'en était pas fan non plus, elle n'en cuisinait donc jamais et il est resté loin de mon assiette pendant des années. Jusqu'à ce que j'y regoûte pendant mes années de lycée : la mère de mon copain de l'époque l'avait préparé en le faisant sauter à la poêle avec, je crois, du poivron et du chorizo pour accompagner du poisson. C'est à ce moment là que j'ai réalisé que le fenouil, c'est bon, en fait! D'ailleurs, grâce à ce gars, j'ai aussi remangé des betteraves et des blettes, qui m'avaient pourtant traumatisés à la cantine. Il m'aura au moins apporté ça! (Vous sentez la nana qui s'est brouillée durablement avec son ex? ^^')




Enfin bref, revenons-en à notre fenouil : j'ai quand même mis un peu de temps à l'apprivoiser en cuisine. Au début, quand j'étais encore étudiante, je le faisais en pseudo-couscous, dans lequel je planquais un peu tous les légumes du panier AMAP dont ma coloc et moi n'étions pas fan. En gros, je coupais en morceaux du fenouil, navet, chou, céleri rave et autres trucs bizarres, rajoutais de la carotte, de l'oignon, une boîte de tomates pelées, une boîte de pois chiches, des épices à couscous, et hop, on laisse mijoter le tout et on sert avec de la semoule! Mais depuis, j'ai développé tout un panel de recettes à faire avec ce légume souvent mal aimé, à tel point que j'ai parfois trop d'idées pour le cuisiner et que j'ai du mal à me décider, entre le risotto, la tarte, les pâtes au fenouil et safran, etc. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé avec les derniers que j'ai eus dans mes paniers AMAP, au point qu'ils ont fini par tirer un peu la tronche dans mon frigo... J'ai donc décidé de les transformer en soupe, ma botte secrète pour les légumes un peu vieillissants. Je me suis inspirée d'une recette du livre Des soupes qui nous font du bien aux Éditions La Plage, que j'aime beaucoup car il propose de nombreux veloutés, classées par légumes, ainsi que des soupes plus complètes qui peuvent faire office de repas. En un mot : LE livre qui me permet de survivre à l'hiver alsacien ! Dans ce velouté, la saveur anisée du fenouil est adoucie avec de la purée d'amandes, qui apporte également du crémeux à la soupe. J'ai également rajouté du citron confit, car les notes fruitées et acidulées des agrumes se marient à merveille avec le fenouil. De cette manière, son goût est légèrement atténué, j'espère donc que cette recette vous décidera à donner une seconde chance à ce légume un peu particulier !


Crème de fenouil à l'amande et citron confit {végétalien, sans gluten, sans soja}
Pour 4 personnes en entrée :
- 2 gros bulbes de fenouil
- 1 cs d'écorces de citron confit au sel
- 1 gousse d'ail
- 2 cs de purée d'amande blanche
- 100 ml de lait végétal à la saveur neutre
- bouillon de légumes 
- huile d'olive
- sel et poivre au goût

Émincer le fenouil en réservant les pluches, et le faire dorer dans un peu d'huile d'olive, jusqu'à ce qu'il soit caramélisé.

Ajouter le citron confit, la gousse d'ail pelée et degermée, et couvrir de bouillon à hauteur.

Laisser mijoter à feu moyen pendant environ 25 minutes, jusqu'à ce que le fenouil soit tendre.

Mixer le tout avec la purée d'amande et le lait végétal pour obtenir une texture crémeuse. Au besoin, filtrer la soupe pour éliminer les fibres dures du fenouil.

Rectifier l'assaisonnement au goût et servir garni d'un filet d'huile d'olive (pimentée, si vous aimez quand ça pique!) et de pluches de fenouil.


Cream of fennel with almond butter and preserved lemon {vegan, gluten free, soy free}
- 2 large fennel bulbs
- 1 tbsp preserved lemon peel in salt
- 1 clove garlic 
- 2 tbsp white almond butter 
- 100 ml (1/2 cup) neutral plant milk
- vegetable broth
- olive oil 
- salt and pepper to taste 

Chop the fennel, reserving the fronds. Cook it on medium heat in a bit of olive oil, until caramelized.

Add the preserved lemon and peeled garlic clove then cover with vegetable broth. Simmer on medium heat for 25 minutes or until the fennel is soft.

Blend with the almond butter and plant milk until creamy. If needed, filter the soup to get rid of the tough fiber's of the fennel.

Season to taste and serve garnished with a drizzle of olive oil (you can use spicy oil if you like) and the reserved fennel fronds.

jeudi 5 juillet 2018

Kalam polo shirazi : riz iranien au chou rave et aux herbes // Kalam polo shirazi : iranian rice casserole with kohlrabi and herbs

Hééé, mais oui, voilà que pour ma première recette de l'été, le chou est de retour! Vous vous y attendez pas à celle-là hein? À vrai dire, moi non plus... Après plusieurs mois à en bouffer à toutes les sauces, grâce à nos paniers AMAP qui nous fournissaient copieusement, j'ai accueilli les légumes de printemps avec soulagement. Enfin, on allait pouvoir passer à autre chose ! J'ai compris à ce moment-là pourquoi les Allemands et les Alsaciens appréciaient autant les asperges, au point de placarder des panneaux annonçant leur arrivée sur les devantures de restaurants, de supermarchés, sur le bord de la route, et d'en vendre à peu près partout. Un véritable culte! Il faut dire que quand vous mangez du chou de novembre à avril, et qu'un autre légume débarque enfin sur le marché, vous l'accueillez comme le messie et vous en mangez des kilos comme si votre vie en dépendait, au cas où ce soit un rêve et que vous vous réveilliez soudain devant un plat de choucroute !


On a donc passé quelques semaines sans le moindre crucifère dans notre panier, et plus l'été approchait, plus le souvenir des kilos de chou ingurgités au cours de l'hiver s'éloignait (même s'il me reste encore l'équivalent d'un spécimen et demi au congélateur...). Sauf que... J'ignorais qu'il existait du chou de printemps ! Et notre AMAP s'est fait une joie de nous en refiler, c'est à croire qu'après deux mois de sevrage, les Alsaciens ont à nouveau besoin de leur dose de choucroute... On s'est donc retrouvés avec du chou pointu sur les bras, mais aussi au chou rave, LE légume alien par excellence. Et autant le chou pointu, j'ai désormais plein d'idées pour le préparer après l'entrainement intensif de cet hiver, pour le chou rave, je sèche... À part la soupe (plat qui ne me fait absolument pas envie en ce moment) ou la salade (mais on est d'accord que c'est clairement pas la bonne solution pour se farcir 3 kg de chou rave), je n'ai absolument aucune idée de ce qu'on peut faire avec ce légume. J'ai testé cette recette de pizza, ainsi que des frites et des rostis en mélange avec des pommes de terre, et j'ai réalisé un truc : le chou rave cuit, c'est pas ce que je préfère... Pourtant j'avais mangé une délicieuse soupe en Allemagne, au goût très doux, mais là je ne retrouve pas du tout cette saveur. On est entre le chou et le navet, et comme je déteste ce dernier, vous imaginez bien que je suis bien embêtée avec mes choux raves...


Ma solution dans ce genre de cas, c'est de miser sur les cuisines du monde, et en particulier celles qui utilisent plein d'épices, histoire de planquer un peu les machins que j'aime pas trop au milieu d'autres saveurs. Sauf que je ne savais absolument pas quels pays cuisinent le chou rave. Et puis je suis tombée sur la recette que je vous propose aujourd'hui, complètement par hasard. En fait, c'est en cherchant une recette de kimchi de radis (là aussi, on en a eu la dose!) que je suis tombée sur ce post donnant des idées pour cuisiner le chou. Or, comme je disais plus haut, il m'en reste encore un et demi au congélateur donc je me suis dit que toute nouvelle recette était bonne à prendre. C'est ainsi que j'ai découvert l'existence du kalam polo, un plat Iranien à base de riz, de chou et de boulettes ou de morceaux de viande. J'étais déjà très contente d'avoir un nouveau moyen d'écouler un peu de notre nouveau légume préféré (ahem...), mais alors quand j'ai découvert qu'il existait des variantes à base de chou rave, j'ai fait une petite danse de la joie! Enfin, j'allais pouvoir me débarrasser de la bête! Comme je n'ai trouvé aucune version française (et végane!) de cette recette, j'ai décidé de faire un post ici! D'après mes recherches, il existe deux façons de préparer le kalam polo : une avec une garniture parfumée à la tomate et aux épices, l'autre aux herbes (basilic, aneth et estragon ou sariette, parfois persil, j'ai choisi d'utiliser ce dernier car je ne trouvais pas les autres), cette dernière étant systématiquement employée dans les recettes à base de chou rave. Je testerai donc la version à la tomate avec du chou blanc une autre fois (et vous n'échapperez probablement pas à la recette ;) )


Pour véganiser ce plat, j'ai simplement utilisé du seitan à la place de la viande. J'avais d'abord imaginé faire des boulettes de protéines de soja texturées, mais je n'en avais plus, alors je me suis rabattue sur le seitan. J'en fais très rarement, et mon taux de réussite est variable, donc j'avoue que j'avais un peu peur de choisir cette option. Mais j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai appliqué plusieurs conseils lus à droite à gauche, à savoir : bien pétrir la pâte, ne pas faire bouillir l'eau de cuisson mais la laisser tout juste frémir, cuire longuement et laisser le seitan cuit reposer 24h dans son bouillon avant utilisation. Et ce fut une vraie réussite, mon seitan était moelleux sans être spongieux, et bien parfumé, je pense avoir surmonté mes peurs ;) Comme c'est quand même assez long à faire, ce serait dommage d'en préparer une petite quantité juste pour cette recette, donc je vous donne le double des proportions. (bon OK j'avoue, en vrai j'ai vu trop gros quand j'ai testé la recette, mais j'étais bien contente d'avoir du rab!) Vous pouvez conserver le reste de seitan pendant une semaine au frigo dans son bouillon, ou bien le congeler égoutté. Pour vous donner des exemples d'utilisation avec le reste, j'en ai fait une partie façon kebab (coupé en petites lamelles, marinées dans un mélange d'huile d'olive, cumin, coriandre en poudre, paprika et poivre puis sautées à la poêle et mangées en sandwich avec des crudités et une sauce blanche), et une autre à la crème et à la moutarde. Ou, bien sûr, vous pouvez faire une seconde portion de ce plat, si vous être fan de chou rave ;)


Kalam polo shirazi - cocotte de riz Iranienne au chou rave et herbes fraîches {végétalien, sans noix, option sans soja}
Seitan :
- 150 g de gluten
- 30 g de poudre d'amandes
- 1 cs de levure maltée
- 1/2 oignon
- 1/2 cc de curcuma
- 1/4 cc de poivre
- 1/2 cc d'ail moulu
- 160 ml d'eau chaude
- 2 cs de sauce soja (ou 1 cs de poudre de bouillon de légumes)
Bouillon de cuisson :
- 1,5 l d'eau
- 1 cs de bouillon de légumes en poudre ou 1 cube (ou directement 1.5 l de bouillon de légumes maison)
- 1 cs de miso brun (ou 1/2 cc de sel)
Cocotte de riz :
- 250 g de riz long
- 1 chou rave d'environ 500 g
- 1/4 cc de curcuma
- le jus d'un demi citron
- 2 à 3 cs de basilic frais haché
- 2 à 3 cs de persil frais haché (ou d'estragon ou de sariette)
- 1 cc d'aneth séché ou 1 cs d'aneth frais haché
- 1 pincée de filaments de safran
- huile d'olive
- sel et poivre
Pour servir : yaourt nature, pickles ou légumes lactofermentés

La veille, préparer le seitan : mélanger tous les ingrédients secs dans un saladier. Mélanger les ingrédients humides dans un verre à bec verseur. Râper l'oignon et l'ajouter aux ingrédients humides. Verser progressivement les ingrédients humides dans le saladier, en mélangeant à la fourchette pour bien incorporer. Quand la pâte devient trop élastique pour être mélangée à la fourchette, pétrir à la main jusqu'à obtenir une boule homogène.

Déposer le seitan sur un plan de travail et pétrir pendant une dizaine de minutes.
Mélanger les ingrédients du bouillon de cuisson et porter à ébullition. Réduire le feu pour que le bouillon de cuisson frémisse.

Découper le seitan en petits morceaux de la taille d'une cerise et les plonger dans le bouillon de cuisson. (Vous pouvez essayer de former des boulettes pour être plus fidèle à la recette originale mais le seitan garde rarement sa forme s'il n'est pas contraint dans un film étirable ou tissu. Mes boulettes ont pris des formes totalement biscornues à la cuisson mais ça ne change évidemment rien au goût !)
Laisser cuire 1h à 1h30 à frémissement, puis laisser refroidir le seitan dans son bouillon pendant 24h.

Le lendemain, mettre le riz à tremper dans de l'eau salée pendant 1h.

Mettre les filaments de safran dans un verre et verser 10 cl d'eau chaude par dessus. Laisser infuser.
Peler le chou rave et le découper en frites.

Faire chauffer de l'huile dans une poêle et y faire revenir le chou rave avec le curcuma et un peu de sel. Quand il commence à s'attendrir et à dorer, ajouter le jus de citron. Poursuivre la cuisson jusqu'à ce que le chou soit tendre.

Prélever environ la moitié du seitan (le reste de garde 1 semaine au frigo dans son bouillon, ou plusieurs mois au congélateur, égoutté) et la faire revenir dans un peu d'huile, jusqu'à ce que les morceaux soient dorés.

Porter une casserole d'eau non salée à ébullition. Égoutter le riz et le verser dans la casserole. Cuire 7 minutes et égoutter. Le riz doit être al dente.

Replacer la casserole vide sur le feu. Y verser 1 cs d'huile, puis repartir la moitié du riz dans le fond de la casserole, ajouter le tiers des bâtonnets de chou rave, le seitan et les herbes fraîches, puis recouvrir du reste de chou rave, et à nouveau de riz. Ajouter à nouveau une cuillère à soupe d'huile sur le dessus et verser l'infusion de safran dans la casserole.

Recouvrir la casserole d'un torchon propre, poser le couvercle par dessus, et laisser cuire 20 minutes à feu très doux. Mélanger et servir, accompagné de yaourt et de légumes lactofermentés si vous le souhaitez.


Vegan kalam polo shirazi - Iranian rice casserole with kohlrabi {vegan, nut-free, soy-free option}
Seitan : (makes extra, see notes)
- 150 g gluten powder
- 30 g almond flour
- 1 tbsp nutritional yeast
- 1/2 onion
- 1/2 tsp turmeric powder
- 1/4 tsp freshly cracked black pepper
- 1/2 tsp garlic powder
- 160 ml warm water
- 2 tbsp soy sauce (or 1 tbsp vegetable broth powder)
Broth :
- 1.5 l water
- 1 tsp vegetable broth powder ou 1 cube (or directly 1.5l vegetable broth)
- 1 tbsp barley miso paste (or 1/2 tsp salt)
Rice casserole :
- 250 g long grain rice
- 1 kohlrabi (approx. 500g)
- 1/4 tsp turmeric powder
- the juice of 1/2 lemon
- 2 to 3 tbsp fresh basil, chopped
- 2 to 3 tsp fresh parsley, chopped (or taragon or savory, I couldn't find any of them)
- 1 tsp dried dill or 1 tbsp fresh
- 1 pinch saffron threads
- olive oil
- salt and pepper
To serve : unflavoured soy yoghurt, pickles or lactofermented vegetables

The day before, make the seitan : combine all the dried ingerdients in a wide bowl. Combine wet ingredients in a jar. Grate the onion and add to the wet ingredients.

Gradually add the wet ingredients into the dried, stirring with a fork to incorporate, then keand for about 10 minutes.

Combine the ingredients for the broth in a saucepan. Bring to a boil, then reduce to a simmer. 

Cut the seitan in pieces the size of a cherry. You can try to form balls with them but they probably won't hold their shape while cooking, at least mine didn't. Put the seitan pieces into the broth and simmer for 1 to 1.5 hour. Let the seitan rest in its broth overnight before using.

The next day, soak your rice for 1 hour into cold salted water. Grind the saffron threads, place in a glass and cover with 10 cl hot water.

Meanwhile, peel the kohlrabi and cut into fries. Heat 1 tbsp oil in a pan and cook the kohlrabi fries on medium heat, flipping regularly. Season with turmeric powder. When the fries start to soften and to brown on the sides, add the lemon juice. Continue to cook until soft. Reserve into a plate.

In the same pan, heat 1 tbsp oil and sauté half oh the drained seitan until golden.

Bring a pot of unsalted water to a boil. Add the draine rice and cook for 7 minutes, then drain. The rice should be slightly undercooked.

Wipe the pot and place back on low heat. Add 1 tbsp oil, then spread half the rice in the bottom. Cover with most of the kohlrabi fries, the seitan, the herbs, then the remaining kohlrabi fries, and spread the remaining rice on top. Drizzle with another tbsp oil, then with the saffron water.

Place a towel on top of the pot, then place the lid on and cook on low heat for 20 minutes.

Stir and serve with yoghurt and pickles or lactofermented veggies.

Notes : Because seitan is quite time consuming to make, I doubled the quantities so that you can have leftovers. You can store them up until 1 week in its broth in the fridge or several months in the freezer, drained. Here is how I used my leftovers : half was made into kebab "meat" by marinating it in oil, cumin, coriander, paprika, onion powder and pepper, then sauteed and served into a sandwich with crudités and yoghurt sauce. The other half was sauteed and served with a vegetable cream and mustard sauce, with a side of rice.

mercredi 25 avril 2018

{Plates #5} Un (petit) festin éthiopien

Avant, j'avais un bac à légumes, et un bac à bières dans mon frigo. Mais ça, c'était avant l'AMAP. Maintenant, j'ai un bac à légumes, et un bac à chou... Je n'exagère rien, j'ai actuellement un spécimen et demi dans mon frigo, et environ autant coupé en morceaux au congélateur... J'avais pourtant cru que la saison était enfin finie, puisqu'il y a deux semaines, nous n'en avons pas eu dans notre panier AMAP (une première depuis le début de l'année !) mais jeudi dernier, la bête a refait son apparition...

C'est en cherchant des idées sur Pinterest pour écouler tout ce chou que je suis tombée sur une recette de poêlée éthiopienne de chou, carottes et pommes de terre. Je me suis alors souvenue d'un repas éthiopien que j'avais dégusté lors du festival Rock en Seine, et que j'avais adoré. Pourtant, je n'avais jusqu'à présent jamais testé de cuisiner des recettes de ce pays, alors que les spécialités végéta*iennes sont pourtant très nombreuses. J'ai donc sauté sur l'occasion pour nous concocter un petit festin éthiopien il y a quelques semaines, et je pense que je vais devoir recommencer bientôt pour écouler le chou qui nous reste!

C'était certes un peu long de préparer les différents composants du repas, mais ça en valait la peine car tout était délicieux ! Comme quoi, l'avalanche de chou n'a pas que des mauvais côtés !


Dans mon assiette, il y avait (dans le sens des aiguilles d'une montre) :

* Gomen : du chou sauté à l'ail et gingembre. J'ai utilisé cette recette, qui se fait normalement avec des "collard greens", une variété de chou à grandes feuilles plates très utilisé dans la cuisine afro-caraïbéenne, brésilienne et portugaise. Je n'en ai jamais trouvé en France mais le kale en est un proche cousin, j'ai donc utilisé du kale violet de notre panier AMAP à la place.

* Tikil gomen / atakilt wat (je n'ai pas réussi à savoir lequel de ces deux noms est exact) : la fameuse poêlée de chou, pommes de terre et carottes (et piment, normalement, mais nous n'en avons pas mis). J'ai utilisé un mélange de plusieurs recettes : celle-ci pour les quantités de légumes, celle-là pour les épices en début de cuisson (mais la précédente propose a peu près le même mélange), et enfin cette dernière pour la technique de cuisson et le dosage du curcuma.

* Riz thaï blanc (pas du tout traditionnel mais je n'avais plus assez d'injera)

* Pseudo-injera à la farine de sarrasin. L'injera est une crêpe fermentée à base de farine de teff, qui sert à la fois de base pour disposer les différents composants du repas, et de couverts (on en déchire de petits bouts de la main droite et on s'en sert pour manger les plats). J'ai utilisé cette recette pour une pâte à injera express sans fermentation (il y a également une méthode pour réaliser la crêpe de façon plus traditionnelle si vous prévoyez le coup la veille) et j'ai remplacé la farine de teff, que je n'avais pas, par de la farine de sarrasin. J'ai beaucoup aimé le résultat, mais c'était très salé (et pourtant je suis quelqu'un qui aime manger salé !) donc je ferai plus attention à l'assaisonnement la prochaine fois.

* Messir wat : lentilles corail aux épices berbéré, un mélange très parfumé (et normalement très piquant !) que j'avais préparé en suivant une recette dans Afro Vegan de Bryant Terry. J'ai utilisé cette recette, mais celle-ci s'en rapproche beaucoup et a l'avantage de proposer un mélange d'épices assez proche de celui que j'avais. J'ai vraiment adoré ce plat si simple et pourtant plein de saveur, si vous ne devez en essayer qu'un seul c'est celui-ci!

Pour une prochaine fois, j'aimerais aussi tester une recette à base de pois cassés (kik alicha) et une autre à base de haricots verts (fossolia), et encore plein d'autres !